mardi 21 mai 2019

La Pensée Ecologique, Timothy Morton, Zelma


La Pensée Ecologique, Timothy Morton, Zelma


Il n’y a pas de royaumes plus ambigus que ceux de l’art et du langage. p. 39

Nos catégories actuelles ne sont pas gravées dans le marbre. p. 41

Avoir une hypothèse signifie avoir l’esprit ouvert – la supposition est peut-être fausse. p. 47

Les humains ne doivent pas agir parce qu’une figure d’autorité puissante les y a incités, mais mus par le sentiment d’un espace ouvert. p. 47

Satan représente l’égo boursouflé qui veut qu’on le voie vraiment grand. p. 48

« Donnez-moi un point d’appui, et je soulèverai le Monde. » p. 49

Grâce à Google Earth, on a constaté que les vaches s’orientaient selon l’axe nord-sud de la Terre11. Ce phénomène n’était pas à la portée des gens soi-disant bien « enchâssés » dans le « monde vécu ». p. 50

Plus nous connaissons le risque, plus le risque s’étend. Le risque se démocratise, et la démocratie devient la gestion du risque. p. 50

Nous ne pouvons pas « dé-penser » le risque. Le sentiment de puissance phénoménal et le fantasme sadique, voyeuriste, d’être capable de tout voir (sur Google Earth, YouTube et le reste) s’accompagnent d’une vulnérabilité périlleuse. p. 50

C’est « l’Occident » qui est obsédé par le lieu, en pensant qu’il existe une chose immuable, réelle et indépendante, nommée « lieu », qui aurait progressivement été sapée par la modernité, le capitalisme, la technologie, ou tout ce que vous voudrez. L’obsession du lieu empêche toute vision véritablement écologique.p.. 51

L’environnementalisme de Heidegger est une version triste, fasciste, une version de bonsaï rabougri contraint de pousser dans un minuscule pot de fleurs en fer devant un chalet de la Forêt-Noire. p. 54

Allusion au réchauffement climatique. Le temps qu’il fait n’est plus la toile de fond en apparence neutre sur laquelle des événements adviennent. p. 55

La pensée écologique suscite l’émoi parce que le maillage se manifeste dans nos domaines sociaux, psychiques et scientifiques. p. 56

Dans une situation où tout est potentiellement signifiant, nous sommes perdus. p. 59

Schizophrène. Il est incapable de distinguer entre l’information (premier plan) et le bruit (arrière-plan)31. Ainsi il entend des voix provenant du radiateur, mais les paroles sont pour lui un gargouillis insignifiant. Tout paraît faire sens de façon menaçante, mais il ne peut en saisir le sens. p. 59

Il n’y a pas d’« extérieur » à cet univers d’où effectuer des mesures impartiales. p. 59

En langage philosophique, nous ne sommes pas seulement en train de perdre des niveaux « ontologiques » de signifiance. Nous perdons le niveau « ontique », le niveau physique auquel nous nous fions depuis si longtemps. pp. 59-60

Il est important de ne pas paniquer et, chose étrange à dire, de ne pas surréagir à la déchirure du réel.p. 60

Le pire, c’est que nous perdons le sol sous nos pieds au moment précis où nous comprenons à quel point nous sommes dépendants de lui. p. 60


« On ne résoudra pas le réchauffement climatique parce que j’ai changé des “p…” d’ampoules électriques chez moi. C’est une entreprise collective36. » p. 62

Le discours restrictif efface les questions de plaisir et de joie du tableau écologique.p. 70

Selon l’expression de Marx58. Je dis que le discours restrictif transforme l’écologie en un puritanisme personnel et interpersonnel. p. 70

Penser réellement le maillage signifie se débarrasser de l’idée qu’il a un centre. Il n’y a aucun être au « milieu » – d’ailleurs que signifierait le « milieu » ? Le plus important ? Comment un être peut-il être plus important qu’un autre être ? C’est un problème pour l’éthique environnementale qui simplifie parfois les choses à l’extrême afin d’obliger les gens à agir. p. 71

Ce que nous appelons Nature est en réalité de l’histoire solidifiée. p. 78

Le Naturel est une illusion temporelle : comme les saisons, les choses paraissent statiques parce qu’on ne les voit pas changer, et quand elles changent, elles le font de manière plus ou moins prévisible. p. 80

Si vous retracez l’histoire de l’évolution, vous n’y verrez ni rime ni raison – ou plutôt, vous y verrez des rimes incroyables et des raisons complexes mais aucun progrès (nulle téléologie) et aucun point culminant. Les humains ne sont pas le mystérieux « point oméga » que prétendait un certain évolutionniste chrétien89. Les humains ne sont pas la culmination de quoi que ce soit ; ils ne sont même pas une culmination. p. 81

Nous ne pouvons jamais exactement présumer de qui, de ce que sont les étranges étrangers, s’ils sont un « qui » ou un « quoi ». p. 84

La compassion humaine découle des instincts sociaux primaires des autres êtres sensibles95.
p. 84

L’industrie signifie la répétition, l’automatisation et la création d’un junkspace. p. 94

L’idée de lieu authentique est un mythe occidental puissant, mais les cultures autochtones possèdent des traditions qui incluent le cosmos.  p. 96

Dévoilée par la NASA, Google Earth ou la cartographie du réchauffement climatique. Plus nous obtenons d’informations dans notre avidité de tout voir, plus notre sentiment d’un monde profond, riche et cohérent paraîtra hors d’atteinte : il semblera avoir disparu dans le passé (nostalgie) ou n’appartenir qu’à d’autres (primitivisme). p. 98

Sentiment de perte est une illusion créée par notre point de vue contemporain. Nous pourrions lire les symboles phalliques récemment découverts, tracés sur les toits de propriétaires qui ne se doutaient de rien – symboles ne pouvant être vus qu’avec l’aide de Google Earth. p. 98

Heidegger disait poétiquement qu’on n’entend jamais le vent en soi mais seulement la tempête qui siffle dans la cheminée, le vent dans les arbres126. p. 100

L’histoire des formes du vivant est comme un livre auquel il manque de nombreuses pages : on ne peut les déduire que des quelques pages restantes. pp. 106-107

Non, nous nous retournons sur ce moment de l’Histoire quelques siècles plus tard et nous l’appelons Renaissance. La causalité marche à rebours. On ne peut nommer les choses que rétrospectivement. p. 108

Les humains sont peut-être des « animaux », mais les « animaux » ne sont pas des « animaux ». p. 108

Parce que la causalité marche à rebours, il n’y a pas lieu de se poser la question d’un quelconque « dessein intelligent ». La causalité à rebours signifie qu’il n’y a aucune intentionnalité. L’intentionnalité vient se greffer aux formes évolutives du vivant bien après.
p. 109

Marx, Freud et Darwin décrivent des processus qui ont lieu dans notre dos. Nous ne pouvons pas voir l’évolution, ni le secret de la forme-marchandise, ni l’inconscient. p. 112
À la base de la vie, il y a l’ADN qui n’a aucun arôme particulier52. Il n’y a pas un ADN à arôme de chimpanzé ou à arôme humain ; nous partageons 98 % de notre ADN avec les chimpanzés et 35 % avec les jonquilles. p. 115

La théorie de l’évolution déconstruit la « vie » elle-même. p. 115

Consultez The Algorithmic Beauty of Plants (« La Beauté algorithmique des plantes »), un texte magnifiquement illustré et disponible en ligne58. p. 117

S’il n’y a pas d’espèce en tant que telle, il ne peut pas non plus y avoir de race en tant que telle.p. 119

La détermination du moment où nous aurons affaire à un programme IA, et non pas à un programme simplement “bizarre”, nous donnera beaucoup de fil à retordre. pp. 122-123

Le danger en politique et en philosophie, c’est de considérer que nous avons réussi à dépasser l’idéologie, que nous pouvons nous tenir en dehors, disons, de la réalité « humaniste ». p. 129

L’anthropocentrisme, c’est l’idée que l’« humain » occupe un non-lieu privilégié, qui est à la fois au-dedans et en dehors du maillage. p. 129

Dès lors qu’on admet qu’il existe une Nature dont notre pensée peut s’écarter, tout ce qu’on pense devient suspect. pp. 129-130

L’expérience était si intense que je n’étais même pas sûr de la vivre ou qu’il y ait eu un moi susceptible de la vivre. Pendant les jours qui ont suivi, je me suis senti bizarre et vide. » Nous ne savons pas si les êtres sensibles sont des machines ou pas. Et il serait dangereux de croire que nous pourrions le savoir. La profondeur intérieure n’est peut-être qu’une illusion. p. 135

Les textes sont des bouteilles à la mer. Le lecteur est l’avenir du texte. p. 136

Ma prise de conscience de votre prise de conscience de ma prise de conscience de votre être à venir affecte-t-elle cet écrit ? p. 136

L’environnementalisme s’est fait piéger par les idéologies de la masculinité, la performance ultime de la non-performance, l’imitation ultime de la Nature.p. 138

La subjectivité est une part de la réalité à laquelle il est impossible d’échapper. pp. 140-141

Le « retour à la Nature » rejoue désespérément le mythe du self-made man, excluant l’amour, la chaleur, la vulnérabilité et l’ambiguïté.p. 142

Une  forme de technologie. Les champs et les fossés sont de la technologie. Les grands singes et leurs bâtons à termites sont technologiques. p. 146

L’étrange étranger n’est pas seulement l’« autre » – le « moi » est cet autre. Puisqu’il n’y a pas de moi (solide, durable, indépendant, singulier), nous sommes l’étrange étranger. « Je est un autre138. » p. 147

Dans une série de formes progressant insensiblement depuis une créature qui ressemble à un grand singe jusqu’à l’homme tel qu’il existe maintenant, il serait impossible de déterminer un point fixe auquel on pourrait appliquer le terme “homme”152. p. 150

Là où apparaît l’étrange étranger, il y a des intensités que nous ne pouvons pas comprendre.
. 154

Ce n’est pas difficile d’aimer la Nature comme un espace ouvert inspirant l’effroi. Ça l’est beaucoup plus d’aimer les êtres inquiétants, repoussants qui ne portent pas si facilement un visage humain. Certains de ces êtres sont des humains. L’une des tâches de la pensée écologique est de découvrir comment aimer l’inhumain : pas seulement le non-humain p. 154

L’inhumain est le noyau étrangement étrange de l’humain. p. 154

La pensée écologique plonge dans la dimension esthétique. Elle fait place à ce que nous appelons, de façon inadéquate, le subjectif et la subjectivité. p. 157

Pour obtenir l’écologie, nous devons renoncer à la Nature. Mais comme nous sommes depuis longtemps dépendants de la Nature, le renoncement sera douloureux. Renoncer à un fantasme est plus difficile que de renoncer à la réalité. Le culte de la Nature fait penser à un homosexuel dépressif qui ne serait pas sorti du placard, et qui affirmerait avec insistance qu’il est hétéro171. La mélancolie a l’aspect « maladif » d’une dévotion excessive, d’une fidélité excessive aux ténèbres de l’instant présent. p. 159

Descartes a promu un dualisme du sujet et de l’objet que beaucoup considèrent comme un des fondements de la catastrophe écologique. p. 159

La pensée écologique subvertit l’idéalisme, puisque la position depuis laquelle nous pouvons être idéalistes est la coexistence175. p. 160

On n’a pas besoin d’une raison ; on se contente de faire ce qu’on doit faire, et on y réfléchira après. Voilà pourquoi cela s’appelle une décision éthique. Elle n’a pas besoin d’être prouvée ni justifiée. On agit, c’est tout. pp. 164-165

Au stade esthétique, on fait les choses parce qu’elles sont agréables ou qu’elles en ont l’air. Au stade éthique, l’agréable – voire la validité rationnelle, qui est peut-être aussi une sorte d’ordre esthétique – n’a aucune importance. p. 165

Il est donc possible d’être en même temps et pour les mêmes raisons pleinement conscient et totalement spontané.p. 166

La chanson O Superman de Laurie Anderson propose un sample répété de sa voix et une lugubre série de messages enregistrés11. Cette voix est typique du matériau de l’art postmoderne : des formes d’une existence incompréhensible, indicible. Certains diront que c’est une existence inerte, pure – l’art comme suintement. C’est un médium où le sens et le non-sens coexistent. Ce médium suintant a quelque chose de physique que j’appelle ambiance12. p. 170

Dans les espaces ouverts par l’ambiance, nous voyons l’histoire – la Nature n’en est qu’une version réifiée, plastifiée. L’« ici » est un maillage de présences et d’absences enchevêtrées, et non un concept fondamental, localiste, antiglobal. pp. 171-172

Le vocabulaire religieux est dangereux : il risquerait d’instituer l’écologie comme une autre sorte de super-être hors du maillage, hors de l’impermanence et de l’évanescence évidentes de la réalité. p. 172

L’art est une sorte d’ombre de l’avenir qui plane sur notre monde présent17. p. 173

Au-delà de tout, l’art est un « désœuvrement » plutôt qu’une œuvre d’art précieuse en tant que telle23. p. 174

La dérive est « une technique du passage hâtif à travers des ambiances variées27.p. 176

Il faut parfois jouer longtemps avant de pouvoir jouer comme soi-même. p. 180

L’improvisation, c’est l’adaptation plus la prise de conscience. p. 180

Dans la terminologie des Lumières, la Créature est pleine d’humanité – essentiellement humaine. Elle fait preuve d’une humanité et d’une compassion, surtout à travers ses paroles, qui ne cessent de frapper de nouveaux lecteurs, troublés par son extrême dignité (il y a encore du chemin à faire à propos du statut de personne). p. 185

Frankenstein lui-même. Tout l’intérêt du roman est dans le défi lancé par la Créature aux êtres humains. Vous pensez avoir une éthique ? Vous vous croyez les êtres les plus raisonnables, les plus intelligents sur Terre ? Pouvez-vous aimer et traiter avec bienveillance un être aussi laid que moi, aussi incertain de son statut de personne que moi ? Pouvez-vous pardonner à un autre être sa violence, vous qui exécutez et torturez au nom de la raison et de la justice ? p. 185

Réplicants : des êtres dont le cœur même n’est qu’un artifice, une simple somme de souvenirs. pp. 185-186

Le post-humanisme (une tendance actuelle dans les sciences humaines) associe trop facilement (i) une déconstruction de l’humanité – de l’animalité et de toutes les formes du vivant – en des ensembles de processus algorithmiques semblables à ceux d’une machine. p. 186

L’humanisme ne doit être dénoncé que parce qu’il n’est pas suffisamment humain52.p. 187

Les humanistes devraient publier sur Internet la liste des expériences qu’ils souhaiteraient voir réaliser. pp. 187-188

« La conscience est-elle intentionnelle ? » Une réponse négative fournirait une très bonne raison de ne pas nuire aux formes du vivant. Si nous pouvons démontrer que la conscience n’est pas une sorte de bonus, récompensant une constitution sophistiquée, mais un mode par défaut fourni avec le logiciel, alors les vers de terre seront conscients au sens le plus plein du terme.  p. 188

L’esprit n’a peut-être pas de règles ancrées en lui pour analyser la réalité. pp. 189-190

Le connexionnisme soutient que les phénomènes mentaux naissent de systèmes interconnectés. Autrement dit, il n’y a pas d’esprit en tant que tel parce que l’esprit naît toujours de réseaux qui interagissent, dont l’un au moins doit être un système qui traite les données telles que les sensations et les perceptions.p. 191

L’argument de Varela implique que, bien que nous puissions réduire les phénomènes mentaux à des mécanismes, le tout (le cerveau) est plus grand que la somme de ses parties. Cela met en œuvre une logique double et simultanée. Nous avons des composants minuscules et un grand moi : c’est à la fois du réductionnisme et du holisme. p. 191

La réalité paraît trouée de l’intérieur, comme si on se rendait compte qu’on flottait dans le cosmos. p. 192

Cela affecte notre sens de l’orientation, qui dépendait traditionnellement d’un arrière-plan, que nous l’appelions Nature, monde du vivant ou biologie.p. 192

S’il n’y a pas d’arrière-plan, il n’y a pas de premier plan. Ce monde qui nous fait défaut est un réel problème, un vrai problème.pp. 192-193

Il y a eu un certain nombre de révolutions coperniciennes dans la pensée humaine, au sujet de la raison et de la société, révolutions qui ont déplacé le champ de l’action humaine. p. 194

Croire en un moi, c’est croire en un objet, même s’il semble plus subtil qu’une chaise ou une brique. La vision du non-moi est plus « subjective », d’une certaine façon. En n’ayant aucune représentation objectale de moi-même, en admettant mon incapacité à me définir moi-même, je suis plus honnête. 197-198

La subjectivité est comme un matelas à eau : comprimez-le quelque part, il se gonfle ailleurs.
p. 198

Le capitalisme ne réglera décidément pas les choses. Il est réactif ; or nous avons besoin de proactivité. p. 200

Lress deux guerres mondiales furent les désastres de l’âge du nationalisme, le réchauffement climatique est celui de l’âge de la globalisation. Les deux guerres mondiales, c’est du nationalisme qui a déraillé, quelque chose que le système ne pouvait plus maîtriser. p. 200

L’espoir d’un avenir meilleur est précisément ce qui bloque l’action écologique. p. 203

L’action écologique ne sera jamais agréable et le non-monde n’aura jamais l’air élégant. p. 203

L’idée, quelle que soit la manière dont on l’exprime, qu’en prenant soin de la Terre on se sentira mieux – ne fonctionnent pas. p. 204

Ne pas troquer notre dualisme, notre mécanisme, contre quelque chose qui aurait meilleur aspect, p. 204

Et si, au bout du compte, la Nature en tant que telle, l’idée d’un extérieur radical au système social, était un fantasme capitaliste, voire, précisément, le fantasme capitaliste ? pp. 205-206

Au nom de quoi pouvons-nous utiliser cet « être » pour instaurer un « devoir être » ? p. 207

Le localisme, le nationalisme et l’immersion dans le bain idéologique du monde vécu ne sont plus à la hauteur91. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une « communauté sans présupposé et sans objet92 ». p. 208

Les collectivités écologiques doivent être des totalités ouvertes et non closes. p. 208

« Se perdre dans les choses, se perdre au point de ne pouvoir concevoir que des choses96. p. 209

Laisser-être , c’est le revers de la médaille de l’idéologie du laissez-faire. Il y a une agressivité passive dans cette injonction à laisser tranquille, à écarter toute « interférence » humaine. p. 210

Accepter la réalité du réchauffement climatique signifierait que la réalité n’est pas équipée pour le libertarianisme ni pour l’individualisme, les hiérarchies rigides ou tout autre vache sacrée de la droite. p. 211

L’expression préférée des réactionnaires est « réchauffement climatique anthropogène », ce qui lui donne un côté geek et flippant). p. 212

Dans dix mille ans, le plutonium existera encore. Les hyperobjets ne se décomposent pas dans le temps d’une vie. Ils ne brûlent pas sans eux-mêmes nous brûler (en libérant des rayons, des dioxines, etc.). p. 213

Pourtant, réfléchir à ces matériaux engage à quelque chose d’ordre religieux parce qu’ils transcendent notre propre mort. p. 214

Mais pour s’attaquer à la pollution, au dérèglement climatique, aux radiations, il faut penser et agir grand, ce qui signifie penser et agir collectivement. Cela implique des données conscientes. Il faudra choisir d’agir et de penser ensemble. Nous n’allons pas tomber par hasard sur les solutions adéquates. La société n’est pas un groupe de molécules entrant aléatoirement en collision sous l’effet d’un mouvement brownien. p. 215

Perdre un fantasme, c’est plus difficile que de perdre une réalité –p. 219


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