samedi 23 mai 2020

Réflexions sur la révolution en France, Edmund Burke,


Réflexions sur la révolution en France, Edmund Burke, Les belles Lettres

Burke défendait les hiérarchies traditionnelles. Pour Burke, l’aristocratie, comme la monarchie et toutes les autres conventions du code traditionnel de l’honneur, sont pour tous les hommes une protection, parce qu’elles adoucissent la domination, mais surtout parce qu’elles dissimulent la nature animale de l’homme, en donnant au respect et à l’admiration une base vécue que le travail des Lumières risque toujours de ruiner. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Il serait aussi ridicule de tenter de fixer l’hérédité de la beauté que celle de la sagesse. Quelle que soit la sagesse, c’est comme une plante sans semence, on peut la cultiver quand elle paraît, mais on ne saurait la reproduire à volonté. Il y a toujours une quantité suffisante à toutes les fins dans la masse de la société ; mais elle n’a pas de point fixe, elle grandit continuellement. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Le préjugé est bon en son temps, car il rend heureux. Il ramène les peuples à leur centre, les rattache plus solidement à leur souche, les rend plus florissants selon leur caractère propre, plus ardents et par conséquent aussi plus heureux dans leurs penchants et leurs buts. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Dans le contenu de sa critique, en revanche, Genz reste très proche de Burke : il reproche à la Déclaration d’avoir érigé en principes politiques les droits présents dans l’état de nature Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

La doctrine de la Déclaration aboutit à une contradiction permanente entre théorie et pratique. En fait, le mérite propre de Gentz .Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

La supériorité des « préjugés » sur le jugement individuel manifeste clairement l’infirmité de la Raison humaine.Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

La Constitution anglaise est « le plus bel équilibre de forces qu’on ait jamais vu dans le monde », alors même qu’elle n’est pas le produit d’une action délibérée189, mais l’« ouvrage des circonstances190 », et sa valeur vient de sa fidélité toujours maintenue aux formes traditionnelles (féodales) de la représentation. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Constant y analyse les raisons qui font croire à la supériorité des préjugés sur les principes rationnels. La force des préjugés vient de ce qu’ils sont liés au monde vécu traditionnel, alors que, si l’on ignore les « principes intermédiaires » qui les rendraient praticables198, les « principes » semblent heurter de front les intérêts constitués : Lorsqu’on jette tout à coup, au milieu d’une association d’hommes, un principe premier, séparé de tous les principes intermédiaires qui le font descendre jusqu’à nous et l’approprient à notre situation, l’on produit sans doute un grand désordre ; car le principe arraché à tous ses entours, dénué de tous ses appuis, environné de choses qui lui sont contraires, détruit et bouleverse ; mais ce n’est pas la faute du principe premier qui est adopté, c’est celle des principes intermédiaires qui sont inconnus : ce n’est pas son admission, c’est leur ignorance qui plonge tout dans le chaos. […] Les préjugés, au contraire, ont eu ce grand avantage, qu’étant la base des institutions, ils se sont trouvés adaptés à la vie commune par un usage habituel : ils ont enlacé étroitement toutes les parties de notre existence ; ils sont devenus quelque chose d’intime ; ils ont pénétré dans toutes nos relations ; et la nature humaine, qui s’arrange toujours de ce qui est, s’est bâtie, des préjugés, une espèce d’abri, une sorte d’édifice social, plus ou moins parfait, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Il est vrai, comme l’avait dit Burke, que le jacobinisme est d’abord une insurrection du talent et de l’énergie contre la « société. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

D’où vient, dans ces conditions, la force persuasive des Réflexions sur la révolution en France ? Leur charme naît de l’art incomparable avec lequel Burke a su évoquer les limites que la finitude humaine donne à l’action politique : l’impossibilité de déchirer sans traumatisme le « voile » des conventions, la nécessité où nous sommes de comprendre le lien social à partir d’un « monde de la vie » dont les principes ne sont jamais totalement explicitables, l’enracinement de l’émancipation elle-même dans la dépendance qui marque toute éducation. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Pour les individus, l’effet de la liberté est de leur permettre de faire ce qui leur plaît ; voyons donc ce qu’il leur plaira de faire avant de nous risquer à des félicitations que bientôt peut-être il faudra changer en condoléances. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Tout bien considéré, la révolution française est la plus étonnante qui soit jamais survenue dans le monde. Les choses les plus surprenantes y sont souvent produites par les moyens et dans les conditions les plus absurdes et les plus ridicules ; et, semble-t-il, par les agents les plus méprisables. Tout paraît hors de nature dans ce chaos étrange où la légèreté le dispute à la férocité et où tous les crimes se mêlent indistinctement à toutes les folies. Comment cette monstrueuse tragi-comédie n’inspirerait-elle pas tour à tour, et parfois même tout ensemble, les sentiments les plus opposés ? Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France


Le zèle du docteur Price est de nature bien singulière. Il aspire à la propagation non de ses propres idées, mais de n’importe lesquelles ; non point à la diffusion de la vérité, mais à l’universalisation de la contradiction. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

Vos anciens états vous assuraient de tous ces avantages ; mais vous avez préféré agir comme si vous n’aviez jamais constitué une société ni formé un ordre civil, et qu’il vous fallait tout refaire à neuf. Vous avez mal commencé parce que vous avez commencé par mépriser tout ce qui vous appartenait. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France

La liberté s’accorde avec la loi, mais celle-ci trouve dans une liberté disciplinée le meilleur des auxiliaires. Vous eussiez bénéficié d’un système fiscal productif, mais qui ne serait oppressif pour personne. Vous eussiez disposé, pour alimenter les caisses de l’État, d’un commerce florissant. Vous auriez eu une constitution libre ; une monarchie puissante ; une armée disciplinée ; un clergé réformé et respecté ; une noblesse moins fière mais pleine de caractère, prête à encourager au mérite et non à l’étouffer ; vous auriez eu un Tiers d’esprit libéral, qui éveillerait l’émulation de la noblesse et lui fournirait de nouvelles recrues ; vous auriez eu un peuple protégé, content, laborieux et obéissant, un peuple formé à rechercher et à reconnaître le bonheur que procure la vertu dans tous les états de la vie. C’est dans ce bonheur et dans cette vertu que consiste la véritable égalité morale parmi les hommes, et non pas dans ces fictions monstrueuses qui, en inspirant des idées fausses et des espérances vaines à des hommes destinés à cheminer dans l’obscurité d’une vie laborieuse, ne servent qu’à alourdir et à envenimer l’inégalité de fait à laquelle elles ne peuvent mettre fin. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France


En s’éclairant de ces fausses lumières, la France a payé plus cher pour s’attirer d’incontestables calamités que tout autre pays pour se procurer les biens les plus certains. Burke, Edmund. Réflexions sur la Révolution en France



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