vendredi 30 juillet 2021

Une philosophie pour vivre sur la Terre , Ayn Rand

 

Une philosophie pour vivre sur la Terre,  - T - , Ayn Rand, Les Belles Lettres



L’objectivisme, soutient que : 1. La réalité existe en tant qu’absolu objectif – les faits sont les faits, indépendamment des sentiments, souhaits, espoirs ou peurs humains… 2. La raison […] est le seul moyen qu’a l’homme de percevoir la réalité, sa seule source de connaissance, son seul guide pour l’action et son moyen basique de survie. », (chronique parue dans le Los Angeles Time du 17 mars 1962), et, encore plus décisivement éclairant : « Je ne suis pas primordialement une avocate du capitalisme, mais de l’égoïsme, et pas primordialement de l’égoïsme, mais de la raison. Si on reconnaît la suprématie de la raison et l’applique avec cohérence, tout le reste suit. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

 

 « Je ne me reconnais envers les hommes aucune autre obligation que celle-ci : respecter leur indépendance. » Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce qu’expose John Galt n’est en effet rien moins qu’une « philosophie première » à validité pour survivre et vivre, les hommes ont impérativement besoin d’un « code moral » (une « échelle de valeurs ») conforme à leur nature et à la nature des choses, lequel leur fait cruellement défaut dans le monde moderne. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Seul un processus rationnel est moral Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Rechercher son propre bonheur à condition d’en être soi-même l’agent rationnel Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le seul objectif moral de la vie d’un homme est son propre accomplissement, et le bonheur est la preuve de son intégrité morale, attestant qu’il vit conformément à ses valeurs. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le « cannibalisme » moral qui se traduit par la réduction de l’homme à l’état d’« animal sacrificiel » à qui est inoculée une « culpabilité imméritée Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’importance majeure des « concepts axiomatiques » que sont l’existence, l’identité et la conscience : ce sont pour elle « les gardiens de l’esprit humain et les fondements de la raison ». Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’égoïsme revu et corrigé par Rand a pour mission de sauver l’homme de cette abomination de la désolation qu’est la conception « sacrificielle » de l’altruisme, l’avatar le plus corrosif du collectivisme. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Contrôler ce mécanisme » pour le transmuer en « une philosophie consciente de la vie », où, par un travail rationnel sur soi, il se choisit et choisit le cours et le sens à donner à sa propre existence. L’objectivisme se veut ainsi une philosophie des possibles de la liberté intérieure et du « free will » avant d’être sociale, économique ou politique. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Réalité première (« Les choses sont ce qu’elles sont, elles sont dotées d’une nature spécifique, d’une identité… ») indépendante de la conscience, Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Rand rappelle qu’il n’y a d’authentique égoïsme que procédant d’« un accomplissement conceptuel et philosophique », donc calé sur un ego substantiel qui a mérité sa valeur en ayant construit son autonomie morale dans le respect du sain égoïsme d’autrui. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’objectivisme peine à prendre place aux côtés des autres grands courants de pensée ayant pignon sur rue et à bénéficier d’un plein droit philosophique de cité, souvent a priori refusé pour cause d’apologie du capitalisme et de l’égoïsme Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Remobilisés et réactualisés, le réalisme « métaphysique » et le rationalisme épistémologique de l’objectivisme ont de quoi contrecarrer les ravages cognitifs provoqués par le relativisme déconstructeur ambiant (pour lequel tout n’est plus que « construction sociale », « narrations » et « grands récits », les faits étant réduits à n’être que dérisoires interprétations contingentes), le règne de la « post-vérité », l’infantilisation par addiction aux écrans et destruction des capacités d’attention et de ce « focus » auquel Rand attachait tant d’importance. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les concepts sont des abstractions ou universaux, alors que tout ce que perçoit l’homme est spécifique, concret. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

D’un point de vue chronologique, la conscience humaine se développe selon trois étapes : celle des sensations, puis la perceptuelle et la conceptuelle – d’un point de vue épistémologique, la base de toute connaissance humaine se situe au niveau perceptuel. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Une sensation est la sensation de quelque chose, par opposition au rien des instants qui ont précédé et suivi. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Une sensation ne dit pas à l’homme ce qui existe, mais signale simplement le fait que ça existe.) Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’opération de mesure est un processus qui permet d’intégrer un éventail illimité de connaissances dans l’expérience perceptuelle limitée de l’homme – processus qui permet de rendre l’univers accessible au savoir en le plaçant à la portée de la conscience humaine, en établissant le lien qui existe entre lui et l’homme. Ce n’est pas un hasard si les toutes premières tentatives chez l’homme d’opérer des mesures (nous en conservons la preuve jusqu’aujourd’hui) ont consisté à tout ramener à lui-même – comme lorsqu’il prit la longueur de son pied comme unité de mesure de longueur, ou lorsqu’il adopta le système décimal, qui est censé devoir son origine au fait que les dix doigts humains aient servi d’unités de comptage. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’homme est la mesure de toute chose. » L’homme est effectivement la mesure, mais dans un sens épistémologique, et non métaphysique. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La réunion dont il est question n’est pas une simple addition, mais une intégration, c’est-à-dire la fusion des unités en une unique entité mentale nouvelle, qui peut servir après coup d’unique unité de pensée (mais que l’on peut toujours réduire à ses composantes lorsqu’il le faut). Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Apprendre à parler, ce n’est pas une question de mémoriser des sons – cela, c’est la façon dont le perroquet apprend à « parler ». Cet apprentissage se fonde sur la compréhension du sens, c’est-à-dire celle des référents des mots, les types d’existants que les mots désignent dans la réalité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Jaune surlignement | Emplacement: 867

Organisme » (en termes généraux) serait la suivante : « Entité possédant les capacités de produire une action générée de manière interne, de croître grâce au métabolisme, et de se reproduire. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Concept d’« homme » ne se résume pas à « capacité rationnelle » (si c’était le cas, les deux seraient équivalents et interchangeables, ce qu’ils ne sont pas), mais englobe absolument toutes les caractéristiques de l’« homme », Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La conscience, c’est la faculté de se sentir présent au monde – la faculté de percevoir ce qui existe. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Lorsqu’un homme voit une femme marcher dans la rue, l’acte de sa conscience relève de la perception ; lorsqu’il remarque qu’elle est belle, l’acte de sa conscience tient de l’évaluation ; lorsqu’il éprouve en lui-même un sentiment de plaisir, de satisfaction et d’admiration, l’acte de sa conscience relève de l’émotion ; lorsqu’il s’arrête pour la regarder, et se livre, à partir de ce qu’il voit, à des spéculations sur son tempérament, son âge, sa position sociale, etc., l’acte de sa conscience tient de la pensée ; lorsque, plus tard, il se rappelle cette occasion, l’acte de sa conscience tient de la réminiscence ; lorsqu’il se dit que cette femme paraîtrait sous un plus beau jour si elle avait des cheveux blonds plutôt que bruns, et si sa robe était bleue plutôt que rouge, l’acte de sa conscience relève de l’imagination. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Mesure implique qu’on ait recours à une unité de référence adéquate, Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La motivation expliquant cette attitude hostile à la mesure paraît évidente : c’est le désir de préserver un sanctuaire pour tout ce qui est indéterminé au profit des ennemis de la raison – le désir, d’un point de vue épistémologique, de se soustraire à la responsabilité de la précision cognitive et de l’intégration à grande échelle ; Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Il est impossible à l’homme de posséder un savoir qui dépasserait la somme de ses découvertes Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’école platonicienne commence par accepter la primauté de la conscience, inverser le rapport entre la conscience et l’existence, poser comme hypothèse que la réalité doit se conformer au contenu de la conscience, et non le contraire – selon le postulat que la présence de toute notion dans l’esprit humain constitue une preuve de l’existence d’un référent correspondant dans la réalité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’école platonicienne montre toujours une trace de respect pour la réalité, ne serait-ce qu’avec cette idée qui reste inexprimée : on y déforme la réalité dont on fait une construction mystique pour mieux faire passer l’idée et justifier le subjectivisme.

On ne peut analyser (ou « prouver ») l’existence en tant que telle, pas plus que la conscience en tant que telle. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Il faut se rappeler que la prise de conscience conceptuelle est la seule de sa catégorie à pouvoir intégrer le passé, le présent et le futur. Les sensations ne sont rien d’autre qu’une conscience du présent, et il n’est pas question de les conserver au-delà de l’instant immédiat Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’« existence », « l’identité » et la « conscience » n’ont pas de contraires – ou alors c’est le néant. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La non-existence en tant que telle, c’est le zéro que ne suit aucun nombre, c’est le rien, c’est le néant total.

Seule la conscience humaine, susceptible de commettre des erreurs conceptuelles, ressent la nécessité d’identifier de façon particulière le donné immédiat, d’embrasser et de délimiter le champ entier de sa présence au monde – de le délimiter par rapport au néant de l’irréalité auquel conduisent les erreurs conceptuelles. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les concepts axiomatiques sont les gardiens de l’esprit humain et le fondement de la raison – la clé de voûte, la pierre de touche et le label de qualité de la raison – et si la raison doit être détruite, ce sont les concepts axiomatiques qu’il faut détruire. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’une des conséquences (variante vulgaire du pillage de concepts, pratique courante chez les mystiques et autres irrationalistes), c’est un sophisme auquel je donne le nom de réification du zéro. Il consiste à considérer « rien » comme une chose, un genre spécial, différent d’existant. (Par exemple, je vous renvoie à l’existentialisme.) Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les concepts représentent des concentrations de savoir, qui ouvrent la voie à de nouvelles analyses et permettent la division du travail cognitif.

 Chacun de nous doit se sentir tenu de savoir ce que contient son fichier mental qui concerne tout concept qu’il exprime, de veiller à ce qu’il reste intégré à ses autres fichiers mentaux, et de se mettre en quête de toute information complémentaire lorsqu’il lui faut vérifier, corriger ou améliorer ses connaissances. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Nul esprit n’est capable à lui tout seul d’intégrer toutes les connaissances à la disposition du genre humain aujourd’hui, et encore moins d’en retenir les détails les plus subtils. Il faut bien, pourtant, que ce savoir soit intégré et puisse se prêter à la compréhension et à la vérification de chacun, si l’on ne veut pas que la science s’écroule sous le poids de détails infimes sans liens entre eux, non corroborés, et contradictoires. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les concepts représentent un système de classement mental avec recoupement, qui est à ce point complexe que le plus gros ordinateur électronique n’est, en comparaison, qu’un jouet d’enfant. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce système fournit le contexte, le cadre de référence, grâce auxquels l’homme assimile et classe (et étudie plus avant) tous les existants qu’il rencontre et tous les aspects de la réalité. Le langage réalise la mise en œuvre physique (visuelle et sonore) de ce système. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La finalité première des concepts et du langage, c’est de mettre au service de l’homme un système de classification et d’organisation cognitives, qui lui permette d’accumuler du savoir en quantité illimitée ; en d’autres termes : d’assurer que l’esprit humain conserve toute sa clarté et soit en mesure d’exercer sa pensée. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La fausse définition du concept d’« apprentissage » a conduit certains à mettre sur un même pied le « comportement » d’un morceau de fer aimanté et celui de l’homme. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les langues, pour la plupart d’entre elles, utilisent des mots qui n’ont pas d’équivalent exprimé par un seul terme dans d’autres langues. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Il faut se garder de multiplier les concepts plus que de besoin. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La plus grande responsabilité des philosophes consiste à servir de gardiens et d’intégrateurs du savoir humain. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si, dans le domaine des mathématiques, les nombres n’étaient pas affectés de valeurs fixes et fermes, s’ils étaient de simples approximations dépendant de l’humeur de ceux qui les manient – tant et si bien que « 5 », par exemple, pourrait signifier cinq dans certains calculs, mais six et demi ou bien quatre trois quarts dans d’autres, selon que cela « arrange » ou non celui qui manipule les chiffres – la science des mathématiques n’aurait pas lieu d’exister. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Et pourtant, voilà bien là l’usage que la plupart des gens font des concepts, et l’enseignement qu’on leur inculque. Ils se montrent incapables de faire la distinction entre réflexion et émotion, connaissance et évaluation, observation et imagination, incapables encore de voir la différence entre existence et conscience, objet et sujet, incapables d’interpréter le sens d’un état d’âme – et ils passent leur vie, comme s’ils étaient, atterrés, retenus captifs à l’intérieur de leur propre boîte crânienne, effrayés à l’idée de regarder la réalité en face, paralysés par le mystère de leur propre conscience. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce ne sont pas les sciences spécialisées qui apprennent à penser ; c’est la philosophie qui définit les critères épistémologiques utiles dans toutes les sciences spécialisées. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Il est grand temps qu’on accorde à la conscience de l’homme le même respect qu’on témoigne vis-à-vis de son corps – en d’autres termes, qu’on fasse preuve de la même objectivité. L’objectivité naît lorsque l’on commence à comprendre que l’homme (avec toutes ses fonctions et facultés, y compris sa conscience) est une entité d’une nature spécifique qui doit dans ses actes se conformer à cette réalité, qu’il ne saurait se soustraire à la loi de l’identité, ni dans l’univers qui est le sien, ni dans le fonctionnement de sa propre conscience, et que s’il doit apprendre à connaître le premier, il doit pareillement découvrir la bonne méthode lui permettant de faire usage de la seconde ; que l’arbitraire n’a sa place dans aucune des activités humaines, et surtout pas dans sa démarche de la connaissance – et de la même manière qu’il a appris à se laisser guider par des critères objectifs quand il fabrique ses outils manuels, il doit se laisser guider par des critères objectifs lorsqu’il élabore les outils de sa connaissance : ses concepts. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Vous avez continué de prétendre que votre code moral était noble, mais que la nature humaine n’était pas assez bonne pour le mettre en pratique. Nul ne s’est levé pour poser la question : Bonne ? Selon quelle norme ? Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Aristote, ne considérait pas l’éthique comme une science exacte ; il fonda son système éthique sur l’observation de ce que les hommes sages de son temps choisissaient de faire, laissant sans réponses les questions suivantes : qu’est-ce qui motivait leurs choix ? et pourquoi considérait-il ces hommes comme sages Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’acceptation des doctrines éthiques des mystiques, en les justifiant à l’aidé de motifs sociaux, substituant ainsi simplement la société à Dieu.

La vie est un processus d’action qui s’auto-génère et s’auto-entretient1. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si un organisme cesse d’entretenir ce processus, il meurt ; ses éléments chimiques demeurent, mais sa vie cesse d’exister. C’est seulement le concept de “vie” qui rend le concept de “valeur” possible. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Seul le concept de “vie” rend possible le concept de “valeur” ». Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La validation des jugements de valeur doit être accomplie en fonction des faits de la réalité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La capacité de faire l’expérience du plaisir ou de la douleur est innée dans le corps de l’homme ; cela fait partie de sa nature, du genre d’entité qu’il est. Il n’a aucun choix à cet égard, ni sur la norme qui détermine ce qui lui procurera une sensation physique de plaisir ou de douleur. Quelle est cette norme ? Sa vie. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce qui distingue particulièrement l’homme de toutes les autres espèces vivantes est le fait que sa conscience peut vouloir. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

C’est par choix que l’homme doit être homme, et la tâche de l’éthique est de lui enseigner comment vivre en homme. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les trois valeurs cardinales de l’éthique objectiviste sont la raison, l’intentionnalité et l’estime de soi Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce n’est pas le degré d’habileté d’un homme ni la portée de son travail qui est éthiquement pertinent ici, mais le fait qu’il utilise ou non son esprit de la manière la plus complète et la plus réfléchie possible. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

On doit mériter le droit de se considérer soi-même comme notre plus grande valeur en réalisant notre propre perfection morale, Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Tout comme la vie est une fin en soi, chaque être humain vivant est une fin en lui-même, non le moyen pour les fins ou le bien-être des autres. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le bonheur indique la réussite et la vie, la souffrance est un signal d’avertissement de défaite et de mort. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les émotions sont le fruit des prémisses de l’homme, quelles soient conscientes ou inconscientes, explicites ou implicites.

L’homme ne peut pas choisir de ne pas être capable de ressentir que quelque chose est bon ou mauvais pour lui ; mais ce qu’il considèrera

Comme bon ou mauvais, ce qui lui donnera de la joie ou de la souffrance, ce qu’il aimera ou haïra, désirera ou craindra, dépend de son critère d’évaluation. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Un homme qui se complaît à vouloir des choses contradictoires désintègre sa conscience. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le bonheur est cet état de conscience qui découle de l’accomplissement des valeurs d’un individu. Si celui-ci valorise le travail productif, son bonheur est la mesure de son succès au service de sa vie. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les émotions ne sont pas des outils de connaissance. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si le « désir » est la norme éthique, le désir d’un homme de produire et le désir d’un autre homme de le voler ont une validité éthique égale ; le désir d’un homme d’être libre et le désir Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le cannibalisme moral de toutes les doctrines hédonistes et altruistes tient dans la prémisse que le bonheur d’un homme nécessite le malheur d’un autre. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les deux grandes valeurs dont on peut bénéficier par la vie sociale sont la connaissance et l’échange.

L’homme est la seule espèce qui peut transmettre et étendre son bagage de connaissances d’une génération à l’autre. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Un cambrioleur cherche à s’emparer de biens en tuant sa victime ; la victime ne devient pas plus riche en tuant un cambrioleur. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’altruisme, cette éthique qui considère l’homme comme un animal sacrificiel, qui soutient que l’homme n’a pas le droit de vivre pour lui-même, que les services qu il peut rendre aux autres sont la seule justification de son existence, et que le sacrifice de soi est son plus haut devoir moral, sa plus grande vertu et sa valeur la plus importante. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce n’est pas l’immoralité des hommes qui est responsable de la désintégration qui menace maintenant de détruire le monde civilisé, mais le genre de moralités qu’on leur a demandé de mettre en pratique. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si nous observons nos philosophes contemporains, ce qu’il nous est donné à voir, c’est le spectacle grotesque de réalités marquantes telles que l’incertitude prosélyte, le cynisme conquérant, l’agnosticisme dogmatique, l’autodévalorisation revendiquée, et la perversion bien-pensante – dans un climat mêlant culpabilité, panique, désespoir, ennui, et dérobade généralisée. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si l’on demande à nos guides intellectuels de nous désigner les idéaux précis qu’il convient de défendre, la réponse vient avec la consistance poisseuse d’un liquide sirupeux ranci – son salmigondis de paroles lénifiantes et bien-pensantes, de demandes de pardon tous azimuts tournant autour de l’amour fraternel, du progrès global et de la prospérité universelle que l’Amérique doit offrir au monde sur ses propres deniers Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

D’un point de vue historique, l’intellectuel de profession est un phénomène très récent : il ne date que de la révolution industrielle. Il n’en existe pas dans les sociétés primitives et sauvages qui ne connaissent que les sorciers. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La conscience de l’homme partage avec les animaux les deux premières phases de son développement : les sensations et les perceptions ; mais c’est la troisième phase, celle des conceptualisations, qui le distingue en tant qu’homme. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’homme a le choix entre penser la réalité ou la fuir – entre préserver un état de totale lucidité ou se laisser aller par moments à la rêverie, à un délire à demi-conscient, à devenir la proie de toutes sortes de toquades surgies à la chaîne, et produites par le mécanisme désordonné de sa conscience. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’homme est le seul être vivant qui doive percevoir la réalité – en d’autres termes : être conscient – Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Survienne une sécheresse, et les animaux meurent – tandis que l’homme creuse des canaux d’irrigation ; survienne une inondation, et les animaux meurent – tandis que l’homme construit des digues. Une meute de carnivores les attaque ? Et les animaux meurent – tandis que l’humain rédige la Constitution des États-Unis. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La seule confirmation qu’il puisse obtenir dans ce bas monde de la légitimité de sa conscience, il la trouve dans la crédulité et la docilité des autres, au moment où ils accueillent sa « vérité » avec le sentiment qu’elle est supérieure à la leur. Là où Attila se sert d’un gourdin pour s’assurer de leur docilité, le Sorcier y parvient en faisant l’usage d’une arme autrement plus redoutable : son droit prioritaire dans le domaine de la moralité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

N’existe aucun moyen de faire en sorte qu’un être humain accepte de jouer le rôle de l’animal promis au sacrifice, si ce n’est en éradiquant chez lui toute estime de soi. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La damnation de ce monde qui serait un royaume où l’homme ne peut rien attendre d’autre que la douleur, le désastre et la défaite, un royaume inférieur à une autre réalité plus « noble » ; la condamnation de toutes les valeurs, joies, réussites et victoires, parce qu’elles seraient la preuve de la perversion humaine ; la damnation de l’esprit humain, parce qu’il serait le siège de l’orgueil, et celle de la raison, parce que ce serait une faculté « limitée », trompeuse, peu fiable, inefficace, incapable de percevoir la réalité « réelle » et la vérité vraie » ; la scission de l’homme en deux, mettant aux prises sa conscience (son âme) et son corps, ses valeurs morales et son propre intérêt ; la damnation de la nature humaine, corps et ego symbolisant le mal ; l’injonction de se plier au sacrifice de soi, au renoncement, à la souffrance, à l’obéissance, à l’humilité et à la foi, pour faire triompher le bien ; la damnation de la vie et le culte de la mort, joints à la promesse de récompenses dans l’au-delà – ainsi se présente la liste des credo qui composent la vision de l’existence du Sorcier, et tels qu’ils ont été inclus dans toutes les variantes de la philosophie du maître Sorcier au fil de l’histoire de l’humanité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Lorsque les humains font le choix de rester en deçà du niveau conceptuel, tout ce que leur conscience peut faire, c’est activer ses fonctions instinctives, perceptuelles, semi-animales. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si un chaînon manquant entre l’homme et l’animal doit être trouvé, c’est chez Attila et le Sorcier que nous le découvrirons – ces vils exploiteurs des carences humaines. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le bruit du premier pas de l’homme dans les annales de l’histoire, qui a précédé l’entrée sur la scène historique du producteur, se fit entendre lors de la naissance de la philosophie dans la Grèce Antique. Toutes les cultures précédentes avaient été dominées, non par la raison, mais par le mysticisme : le rôle de la philosophie – la formulation d’une vision intégrée de l’humanité, de l’existence, et de l’univers – était alors demeuré le monopole de diverses religions qui imposaient leurs doctrines en prétendant que leur connaissance du surnaturel fondait leur souveraineté, et qui formulaient les commandements auxquels il fallait se plier dans l’existence. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

C’est la philosophie d’Aristote qui constitua la Déclaration d’Indépendance de l’intellect. Aristote, le père de la logique, mérite de recevoir le titre de premier intellectuel au monde, dans le sens le plus pur et le plus noble du terme. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La réalité est par nature unique, elle est ce que l’homme perçoit – qu’elle existe en tant qu’absolu objectif (comprenons : indépendamment de la conscience, des desiderata ou des sentiments de tout sujet observant) – que le rôle de la conscience humaine tient dans la perception, et non la création, de la réalité – que le passage par l’abstraction est la méthode adoptée par l’homme pour intégrer son matériel sensoriel – que la raison humaine est son unique instrument de connaissance – que A est A. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les Pères fondateurs n’étaient ni des mystiques passifs, voués au culte de la mort, ni des pillards sans foi ni loi avides de pouvoir ; en tant que groupe politique, ils constituaient un phénomène historiquement sans précédent : c’étaient des penseurs doublés d’hommes d’action. Ils avaient mis au rebut la dichotomie âme et corps, ainsi que ses deux corollaires : l’inanité de la raison humaine et la damnation du monde d’ici-bas ; ils avaient mis au rebut la doctrine qui fait de la souffrance le destin métaphysique de l’homme, ils professèrent le droit des hommes à se mettre en quête du bonheur, et étaient résolus à réaliser sur cette Terre les conditions garantissant aux hommes une existence décente, en recourant au pouvoir « autonome » de leur intellect. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La liberté intellectuelle ne saurait exister sans la liberté politique ; cette liberté politique elle-même ne saurait exister sans la liberté économique ; la liberté de la conscience et la liberté du marché sont deux corollaires. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Lorsque les hommes peuvent pratiquer le libre-échange, avec pour seuls arbitres la raison et la réalité, lorsque aucun d’entre eux n’est autorisé à recourir à la force pour arracher le consentement d’autrui, c’est le produit le meilleur et le jugement le plus sûr qui l’emportent dans tous les champs de l’activité humaine, et font en sorte que le niveau de vie – comme celui de la pensée – ne cesse de s’envoler au profit de tous ceux qui prennent leur part dans l’activité productive de l’humanité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’intellectuel, ce sont les yeux, les oreilles et la voix d’une société libre : sa contribution spécifique, c’est d’observer la marche du monde, d’en découvrir le sens et de communiquer ses conclusions à tous ses collègues à l’œuvre dans les autres domaines du savoir. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Une société de liberté doit pouvoir compter sur le sens de l’honneur de ses intellectuels : elle doit attendre d’eux qu’ils se montrent performants, incontestables, précis et objectifs, à l’instar des presses d’imprimerie et des postes de télévision qui véhiculent leur voix. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’industriel a rendu possible une hausse du niveau de vie général – cependant que l’intellectuel a fait chuter la qualité de réflexion des êtres humains au niveau de celle du plus minable des sauvages. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’homme est limité à une conscience de nature spécifique, qui perçoit le monde à l’aide de moyens spécifiques et nul autre, et donc sa conscience n’a aucune valeur ; l’homme est aveugle, parce qu’il a des yeux pour voir – sourd, parce qu’il a des oreilles pour entendre – et il est dans l’erreur, parce qu’il est doué de raison – et enfin les objets qu’il perçoit n’existent pas, pour la bonne et simple raison qu’il les perçoit. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La grande trahison dont sont coupables les philosophes vient de ce qu’ils ne sont jamais sortis du Moyen Âge : ils n’ont jamais remis en cause le code éthique du Sorcier. De bon gré, ils mettaient en doute l’existence des objets physiques, la pertinence de leurs propres sens, ils remettaient en cause l’autorité des monarchies absolues, parfois même ils se déclaraient sceptiques, agnostiques, ou bien athées – mais ils refusaient de questionner la doctrine selon laquelle l’homme serait un animal sacrificiel, qu’il serait privé de tout droit de vivre pour lui-même, que sa seule raison de vivre serait de se mettre au service des autres, et que le sacrifice de soi représente le sommet de son devoir moral, de sa vertu et de sa valeur. Sous ses innombrables visages, variations et adaptations, cette doctrine – mieux décrite sous le nom de morale de l’altruisme Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La grande trahison des philosophes vient de ce que, en leur qualité de penseurs, ils se dérobèrent devant la responsabilité d’élaborer, pour le bien d’une société fondée sur la raison, un code éthique lui-même fondé sur la raison. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les intellectuels furent incapables de comprendre, d’identifier et de mesurer l’événement historique qui se déroulait sous leurs yeux : la révolution industrielle et l’avènement du capitalisme. On eût dit des spectateurs insensibles à la splendeur d’une fusée de feu d’artifice qui explose au-dessus de leur tête, parce qu’ils gardent les yeux baissés en signe de culpabilité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le socialisme est la doctrine selon laquelle l’homme est privé du droit de vivre pour lui-même, son existence et son labeur ne lui appartiennent pas en propre, mais sont le bien de la société, l’unique justification de sa vie sur Terre est le service qu’il doit à la société, et cette société peut se passer de lui totalement à sa guise si cela peut être utile à ce qu’elle considère comme son intérêt tribal et collectif. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le spectacle le plus anachronique et le plus atavique de l’histoire, c’est celui des intellectuels contemporains qui empruntent la voix primitive du Sorcier et qui, en pleine civilisation industrielle, pleurnichent sur le grand malheur qu’est la vie sur Terre, la turpitude de l’homme, la stérilité de sa raison, l’ignoble vulgarité de la chasse aux biens matériels, et louent la noblesse de la quête du surnaturel. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le nouvel intellectuel sera celui qui saura se hisser à la hauteur du terme qui sert à le désigner : celui qui est guidé par son intellect – pas un zombie soumis à ses sentiments, ses instincts, ses envies, ses souhaits, ses humeurs ou à ses révélations. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Des idées coupées de l’action qu’elles mettent en œuvre sont pure escroquerie, et que l’action dissociée des idées qui la motivent est une manière de suicide. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Aucune discussion, coopération, entente ou conciliation n’est possible avec des individus qui ne font pas la différence entre l’expression de l’émotion et l’administration de la preuve. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Tout système politique est basé sur un code éthique. Les éthiques dominantes dans l’histoire de l’humanité furent des variantes de la doctrine altruiste-collectiviste, qui subordonnait l’individu à une certaine autorité supérieure, soit mystique, soit sociale.

La réalisation la plus profondément révolutionnaire des États-Unis d’Amérique fut la subordination de la société à la loi morale. Le principe des droits individuels de l’homme représentait l’extension de la moralité au système social, en tant que limitation des pouvoirs de l’État, protection de l’homme contre la force brute du collectif, subordination de la force au droit. Les États-Unis furent la première société morale de l’histoire. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les États-Unis considéraient l’homme comme une fin en soi, et la société comme un moyen pour la coexistence pacifique, ordonnée et volontaire des individus. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les droits d’un homme n’imposent aucune obligation sauf d’un genre négatif : s’abstenir de violer ses droits. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le concept des droits individuels est si nouveau dans l’histoire humaine que la plupart des hommes ne l’ont pas compris complètement à ce jour. Suivant l’une ou l’autre des conceptions de l’éthique, la mystique ou la sociale, on affirme que les droits sont un cadeau de Dieu ; ou un cadeau de la société. Mais, en fait, la source des droits est la nature humaine. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La source des droits de l’homme n’est pas la loi divine ou la loi politique, mais la loi de l’identité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La Déclaration des Droits n’était pas dirigée contre les citoyens privés, mais contre le gouvernement – comme une déclaration explicite que les droits individuels priment tout pouvoir public ou social. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Si certains hommes sont habilités en vertu d’un droit aux produits du travail d’autres hommes, cela signifie que ceux-ci sont dépourvus de droits et condamnés aux travaux forcés. Tout prétendu « droit » d’un homme, qui nécessite la violation de celui d’un autre n’est pas et ne peut pas être un droit. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Quels que soient l’époque ou le pays, les criminels n’ont toujours représenté qu’une petite minorité. Et le mal qu’ils ont fait à l’humanité est infinitésimal en comparaison des horreurs (massacres, guerres, persécutions, confiscations, famines, asservissements, destructions devient massives) perpétrés par les gouvernements dans l’histoire. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La fonction politique du « droit de libre expression » est de protéger les dissidents et les minorités impopulaires contre la censure – non de leur garantir le secours, les avantages et les récompenses de la popularité qu’ils n’ont pas acquise. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ni la politique, cependant, ni l’éthique ni la philosophie ne sont des fins en elles-mêmes. Seul l’Homme est à lui-même sa propre fin. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le romancier, tel que je le vois, est à la fois chercheur d’or et joaillier. Sa fonction, c’est de découvrir le potentiel, la mine d’or, de l’âme humaine, d’extraire l’or et de confectionner ensuite une magnifique couronne à la mesure de son talent et de son imagination. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

En art, et en littérature, la fin et les moyens, ou le sujet et le style, doivent être dignes l’un de l’autre. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Dans la mesure où la religion est une forme primitive de la philosophie – une tentative visant à offrir une vision globale de la réalité – nombre de ses mythes sont des allégories déformées et dramatisées qui se fondent sur un élément partiel de vérité, sur un aspect véridique, bien qu’essentiellement vague, de l’existence humaine. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

 « Que Dieu m’accorde la sérénité qui me permette d’accepter ce que je ne peux changer, le courage de changer ce que je peux modifier, et la sagesse de percevoir la différence. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Comprendre le sens de l’axiome selon lequel l’existence existe, c’est comprendre le fait que la nature, c’est-à-dire l’univers dans sa totalité, ne peut être créé ni anéanti, qu’il ne peut commencer ni cesser d’exister. Que ses constituants élémentaires soient des atomes, ou des particules subatomiques, ou encore des formes d’énergie qui n’ont pas encore été découvertes, l’univers n’est pas régi par une conscience, une volonté ou le hasard, mais par la Loi de l’Identité. Tous les innombrables mouvements, formes, combinaisons et dissolutions des éléments au sein de l’univers – depuis le grain de poussière volant jusqu’à la formation d’une galaxie et l’émergence de la vie – sont causés et déterminés par l’identité des éléments impliqués. La nature, c’est le donné métaphysique – en d’autres termes, la nature de la nature est hors de portée du pouvoir de la volonté. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le pouvoir de procéder aux combinaisons des éléments naturels, voilà la seule faculté créative dont l’homme soit pourvu. Elle lui confère une puissance énorme et glorieuse – et le concept de « créatif » est pris dans son unique acception. La « créativité » en elle-même ne doit pas se confondre (et d’un point de vue métaphysique, elle ne le peut pas) avec le pouvoir de faire surgir de l’existence à partir du néant. La « créativité », c’est le pouvoir de donner l’existence à l’amalgame (ou la combinaison ou bien encore l’intégration) d’éléments naturels qui n’avait jamais existé auparavant. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’imagination de l’homme n’est rien d’autre que la capacité à recomposer les choses qu’il a observées dans la réalité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Francis Bacon : « On ne peut soumettre la nature qu’en lui obéissant. » Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La nature n’offre à l’homme aucune garantie automatique de la sagesse de ses jugements (et cela précisément est un fait qui constitue un donné métaphysique, qu’on est bien forcé d’accepter). Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand Jaune surlignement | Emplacement: 4,698

La sérénité est le fruit de la capacité à dire « oui » à l’existence. Le courage est fruit de la capacité à dire « non » aux mauvais choix opérés par autrui. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Peu importe la vérité dans cette affaire, à partir du moment où les gens ont le sentiment d’être dans la vérité. » Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Ce qu’il faut accepter, c’est que la conscience d’autrui ne nous appartient pas, de la même façon que notre propre conscience échappe à son pouvoir ; on est bien obligé d’accepter le fait que les autres ont le droit d’agir comme ils le souhaitent, et que nous-mêmes, nous devons exprimer notre accord ou notre désaccord, accepter ou rejeter ce qu’ils proposent, nous mettre de leur côté ou préférer l’opposition Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’homme ne saurait survivre longtemps dans un état de nature, que la raison est l’instrument de sa survie, qu’il survit grâce à ce qu’il fabrique et construit, et que la source de son œuvre est à trouver dans son intelligence.

Jaune | Emplacement: 4,850

L’intelligence, c’est la capacité à comprendre les faits qui constituent la réalité et à en faire usage sur un temps long (c’est-à-dire de manière conceptuelle). Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

De nos jours, l’intelligence n’est ni reconnue ni récompensée, mais est au contraire systématiquement submergée dans un flot d’irrationalité déversé sans vergogne. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Notre valeur propre ne s’obtient qu’au mérite. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Pour l’être amoral, le critère implicite qui sous-tend son autoévaluation (critère qu’il n’identifie ou n’admet que rarement) est le suivant : « Je suis un homme bien, parce que je suis moi. » Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

L’être amoral, quant à lui, n’est porteur d’aucune valeur subjective ; des valeurs, il n’en respecte aucune. Le critère implicite qui sous-tend tous ses jugements de valeur est celui-ci : « Cela est bien parce que cela me plaît à moi » – « Cela est juste parce que je l’ai fait, moi » – « Cela est vrai parce que c’est moi qui en décide ». Quelle est la nature de ce « moi » dans ces affirmations ? Une masse informe mue par une angoisse chronique.

Ces savants, auteurs d’exploits dans le domaine de l’intégration conceptuelle et de la pensée rationnelle, deviennent lamentablement anticonceptuels dans tous les autres aspects de leur existence, au niveau surtout des relations humaines et des questions sociales. (À titre d’exemple, mettez l’œuvre scientifique d’Einstein en regard de ses opinions politiques.) Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Aucune société fondée sur la division du travail, cependant, ne saurait survivre sans le secours d’une philosophie rationnelle – sans l’existence d’un support de principes fondamentaux dont la fonction est d’apprendre à l’esprit humain à être humain, c’est-à-dire conceptuel. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Où suis-je ? Comment puis-je le savoir ? Que dois-je faire Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La philosophie se donne pour objet d’étude la nature fondamentale de l’existence, de l’homme, et du rapport que l’homme entretient avec l’existence. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Vous ferez valoir sans doute – comme la plupart de vos semblables – que vous n’avez jamais été influencé par la philosophie. Je vous demanderai de bien réfléchir à ce que vous affirmez là. Avez-vous un jour pensé ou parlé en ces termes : « Méfie-toi de tes certitudes, personne n’est jamais sûr de rien. » ? Cette opinion vous est venue de David Hume (et de beaucoup, beaucoup d’autres), même si son nom ne vous dit rien du tout. Ou encore : « Cela peut être bien en théorie, mais ça ne marche pas en pratique. » Vous tenez cela de Platon. Ou bien : « C’est un scandale de faire cela, mais après tout c’est humain, personne ici-bas n’est parfait. » C’est saint Augustin qui vous l’a soufflé. Ou bien : « C’est peut-être vrai pour vous, mais ce n’est pas vrai pour moi. » C’est du Hegel. Ou bien : « Je ne peux pas en apporter la preuve, mais j’ai le sentiment que c’est vrai. » Du pur Kant. Ou bien : « C’est logique, mais la logique n’a rien à voir avec la réalité. » Kant encore. Ou bien : « C’est mal, parce que c’est de l’égoïsme. » Kant toujours. Vous est-il arrivé d’entendre ces mots de la bouche des activistes modernes : « Agissez d’abord, réfléchissez après » ? Ils les ont appris de John Dewey. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Les notions abstraites sont des agrégats conceptuels qui subsument un nombre incalculable de données concrètes Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

La qualité des éléments à la sortie d’un ordinateur dépend de la qualité des données entrantes. Si c’est le hasard qui programme votre subconscient, à la sortie, vous obtiendrez un résultat de même nature. Vous avez sans doute déjà entendu les informaticiens proclamer avec éloquence que si vous entrez n’importe quoi dans votre PC, il n’en sortira que n’importe quoi. La même formule vaut aussi bien pour ce qui concerne l’activité intellectuelle de l’homme et ses émotions. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Tout homme régi par l’émotion est pareil à un individu commandé par un ordinateur dont il ne comprend pas les messages imprimés. Il ne sait pas si la programmation a été réussie ou ratée, fiable ou fantasque, si tout est prévu pour le conduire vers la réussite ou bien sa faillite, si ont été pris en compte ses objectifs ou bien ceux d’une puissance maléfique autant que mystérieuse. Il est aveugle deux fois : aveugle au monde qui l’entoure, et en même temps à son propre monde intérieur ; il est inapte à comprendre la réalité comme ses propres motivations, et ce sont là deux domaines qui lui inspirent une terreur chronique. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

Le meilleur moyen d’étudier la philosophie, c’est de l’aborder comme on le ferait d’un roman policier : suivre chaque piste, relever chaque indice, prévoir tout ce qui peut arriver, afin de trouver qui est l’assassin et qui est le héros. Le critère qui permet de résoudre l’énigme tient en deux questions : Qui ? Et comment ? Si un principe donné semble correct – posez la question du pourquoi ? Si un autre vous paraît erroné – même interrogation du pourquoi. Et celle du comment : de quelle manière est-il présenté Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand

 

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