Une philosophie pour vivre sur la Terre, - T - , Ayn Rand, Les Belles Lettres
L’objectivisme, soutient que : 1.
La réalité existe en tant qu’absolu objectif – les faits sont
les faits, indépendamment des sentiments, souhaits, espoirs ou peurs
humains… 2. La raison […] est le seul moyen qu’a l’homme de
percevoir la réalité, sa seule source de connaissance, son seul guide pour
l’action et son moyen basique de survie. », (chronique parue dans
le Los Angeles Time du 17 mars 1962), et, encore plus décisivement
éclairant : « Je ne suis pas primordialement une avocate du
capitalisme, mais de l’égoïsme, et pas primordialement de l’égoïsme, mais de
la raison. Si on reconnaît la suprématie de la raison et
l’applique avec cohérence, tout le reste suit. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
« Je
ne me reconnais envers les hommes aucune autre obligation que
celle-ci : respecter leur indépendance. » Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Ce qu’expose John Galt n’est en effet rien
moins qu’une « philosophie première » à validité pour survivre et
vivre, les hommes ont impérativement besoin d’un « code moral »
(une « échelle de valeurs ») conforme à leur nature et à
la nature des choses, lequel leur fait cruellement défaut dans
le monde moderne. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Seul un processus rationnel est moral Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Rechercher son propre bonheur à condition
d’en être soi-même l’agent rationnel Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le seul objectif moral de la vie
d’un homme est son propre accomplissement, et le bonheur est
la preuve de son intégrité morale, attestant qu’il vit conformément à ses
valeurs. Une philosophie pour vivre sur
la Terre, Ayn Rand
Le « cannibalisme » moral qui
se traduit par la réduction de l’homme à l’état d’« animal
sacrificiel » à qui est inoculée une « culpabilité imméritée Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
L’importance majeure
des « concepts axiomatiques » que sont l’existence, l’identité
et la conscience : ce sont pour elle « les gardiens de
l’esprit humain et les fondements de la raison ». Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
L’égoïsme revu et corrigé par Rand a pour
mission de sauver l’homme de cette abomination de la désolation qu’est
la conception « sacrificielle » de l’altruisme, l’avatar
le plus corrosif du collectivisme. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Contrôler ce mécanisme » pour
le transmuer en « une philosophie consciente de
la vie », où, par un travail rationnel sur soi, il se choisit et
choisit le cours et le sens à donner à sa propre existence.
L’objectivisme se veut ainsi une philosophie des possibles de
la liberté intérieure et du « free will » avant d’être sociale,
économique ou politique. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Réalité première (« Les choses
sont ce qu’elles sont, elles sont dotées d’une nature spécifique, d’une
identité… ») indépendante de la conscience, Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Rand rappelle qu’il n’y a d’authentique
égoïsme que procédant d’« un accomplissement conceptuel et
philosophique », donc calé sur un ego substantiel qui a mérité sa
valeur en ayant construit son autonomie morale dans le respect du sain
égoïsme d’autrui. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’objectivisme peine à prendre place aux
côtés des autres grands courants de pensée ayant pignon sur rue et à
bénéficier d’un plein droit philosophique de cité, souvent a priori refusé pour
cause d’apologie du capitalisme et de l’égoïsme Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Remobilisés et réactualisés,
le réalisme « métaphysique » et le rationalisme
épistémologique de l’objectivisme ont de quoi contrecarrer les ravages
cognitifs provoqués par le relativisme déconstructeur ambiant (pour lequel
tout n’est plus que « construction sociale »,
« narrations » et « grands récits », les faits étant
réduits à n’être que dérisoires interprétations contingentes), le règne de
la « post-vérité », l’infantilisation par addiction aux écrans
et destruction des capacités d’attention et de ce « focus »
auquel Rand attachait tant d’importance. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les concepts sont des abstractions
ou universaux, alors que tout ce que perçoit l’homme est spécifique, concret. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
D’un point de vue chronologique,
la conscience humaine se développe selon trois étapes : celle
des sensations, puis la perceptuelle et la conceptuelle
– d’un point de vue épistémologique, la base de toute connaissance
humaine se situe au niveau perceptuel. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Une sensation est la sensation de
quelque chose, par opposition au rien des instants qui ont précédé et
suivi. Une philosophie pour vivre sur la
Terre, Ayn Rand
Une sensation ne dit pas à l’homme ce
qui existe, mais signale simplement le fait que ça existe.) Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
L’opération de mesure est un processus
qui permet d’intégrer un éventail illimité de connaissances dans
l’expérience perceptuelle limitée de l’homme – processus qui permet de
rendre l’univers accessible au savoir en le plaçant à la portée de
la conscience humaine, en établissant le lien qui existe entre lui et
l’homme. Ce n’est pas un hasard si les toutes premières tentatives
chez l’homme d’opérer des mesures (nous en conservons la preuve
jusqu’aujourd’hui) ont consisté à tout ramener à lui-même – comme
lorsqu’il prit la longueur de son pied comme unité de mesure de longueur,
ou lorsqu’il adopta le système décimal, qui est censé devoir son origine
au fait que les dix doigts humains aient servi d’unités de comptage. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
L’homme est la mesure de toute
chose. » L’homme est effectivement la mesure, mais dans un sens
épistémologique, et non métaphysique. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La réunion dont il est question n’est
pas une simple addition, mais une intégration, c’est-à-dire
la fusion des unités en une unique entité mentale nouvelle, qui
peut servir après coup d’unique unité de pensée (mais que l’on peut toujours
réduire à ses composantes lorsqu’il le faut). Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Apprendre à parler, ce n’est pas
une question de mémoriser des sons – cela, c’est la façon
dont le perroquet apprend à « parler ». Cet apprentissage se
fonde sur la compréhension du sens, c’est-à-dire celle des référents
des mots, les types d’existants que les mots désignent dans
la réalité. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Jaune surlignement | Emplacement: 867
Organisme » (en termes généraux) serait
la suivante : « Entité possédant les capacités de produire
une action générée de manière interne, de croître grâce au métabolisme, et
de se reproduire. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Concept d’« homme » ne se résume
pas à « capacité rationnelle » (si c’était le cas, les deux
seraient équivalents et interchangeables, ce qu’ils ne sont pas), mais englobe
absolument toutes les caractéristiques de l’« homme », Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
La conscience, c’est la faculté de
se sentir présent au monde – la faculté de percevoir ce qui existe. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Lorsqu’un homme voit une femme marcher
dans la rue, l’acte de sa conscience relève de la perception ;
lorsqu’il remarque qu’elle est belle, l’acte de sa conscience tient de
l’évaluation ; lorsqu’il éprouve en lui-même un sentiment de plaisir,
de satisfaction et d’admiration, l’acte de sa conscience relève de
l’émotion ; lorsqu’il s’arrête pour la regarder, et se livre, à
partir de ce qu’il voit, à des spéculations sur son tempérament, son âge,
sa position sociale, etc., l’acte de sa conscience tient de la pensée ;
lorsque, plus tard, il se rappelle cette occasion, l’acte de sa conscience
tient de la réminiscence ; lorsqu’il se dit que cette femme
paraîtrait sous un plus beau jour si elle avait des cheveux blonds
plutôt que bruns, et si sa robe était bleue plutôt que rouge, l’acte de sa
conscience relève de l’imagination. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Mesure implique qu’on ait recours à
une unité de référence adéquate, Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La motivation expliquant cette attitude
hostile à la mesure paraît évidente : c’est le désir de
préserver un sanctuaire pour tout ce qui est indéterminé au profit
des ennemis de la raison – le désir, d’un point de vue
épistémologique, de se soustraire à la responsabilité de la précision
cognitive et de l’intégration à grande échelle ; Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Il est impossible à l’homme de posséder
un savoir qui dépasserait la somme de ses découvertes Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
L’école platonicienne commence par accepter
la primauté de la conscience, inverser le rapport
entre la conscience et l’existence, poser comme hypothèse que
la réalité doit se conformer au contenu de la conscience, et non
le contraire – selon le postulat que la présence de toute
notion dans l’esprit humain constitue une preuve de l’existence d’un
référent correspondant dans la réalité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’école platonicienne montre toujours
une trace de respect pour la réalité, ne serait-ce qu’avec cette idée
qui reste inexprimée : on y déforme la réalité dont on fait
une construction mystique pour mieux faire passer l’idée et justifier
le subjectivisme.
On ne peut analyser (ou
« prouver ») l’existence en tant que telle, pas plus que
la conscience en tant que telle. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Il faut se rappeler que la prise de
conscience conceptuelle est la seule de sa catégorie à pouvoir intégrer
le passé, le présent et le futur. Les sensations ne sont
rien d’autre qu’une conscience du présent, et il n’est pas question de
les conserver au-delà de l’instant immédiat Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’« existence »,
« l’identité » et la « conscience » n’ont pas de
contraires – ou alors c’est le néant. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La non-existence en tant que telle,
c’est le zéro que ne suit aucun nombre, c’est le rien, c’est
le néant total.
Seule la conscience humaine,
susceptible de commettre des erreurs conceptuelles, ressent
la nécessité d’identifier de façon particulière le donné immédiat,
d’embrasser et de délimiter le champ entier de sa présence au monde
– de le délimiter par rapport au néant de l’irréalité auquel
conduisent les erreurs conceptuelles. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les concepts axiomatiques sont
les gardiens de l’esprit humain et le fondement de la raison –
la clé de voûte, la pierre de touche et le label de qualité de
la raison – et si la raison doit être détruite, ce sont
les concepts axiomatiques qu’il faut détruire. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’une des conséquences (variante
vulgaire du pillage de concepts, pratique courante chez les mystiques et
autres irrationalistes), c’est un sophisme auquel je donne le nom de
réification du zéro. Il consiste à considérer « rien » comme
une chose, un genre spécial, différent d’existant. (Par exemple,
je vous renvoie à l’existentialisme.) Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les concepts représentent
des concentrations de savoir, qui ouvrent la voie à de nouvelles
analyses et permettent la division du travail cognitif.
Chacun
de nous doit se sentir tenu de savoir ce que contient son fichier mental qui
concerne tout concept qu’il exprime, de veiller à ce qu’il reste intégré à ses
autres fichiers mentaux, et de se mettre en quête de toute information
complémentaire lorsqu’il lui faut vérifier, corriger ou améliorer ses
connaissances. Une philosophie pour vivre
sur la Terre, Ayn Rand
Nul esprit n’est capable à lui tout seul
d’intégrer toutes les connaissances à la disposition du genre humain
aujourd’hui, et encore moins d’en retenir les détails les plus
subtils. Il faut bien, pourtant, que ce savoir soit intégré et puisse se prêter
à la compréhension et à la vérification de chacun, si l’on ne veut
pas que la science s’écroule sous le poids de détails infimes sans
liens entre eux, non corroborés, et contradictoires. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les concepts représentent
un système de classement mental avec recoupement, qui est à ce point
complexe que le plus gros ordinateur électronique n’est, en comparaison,
qu’un jouet d’enfant. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Ce système fournit le contexte,
le cadre de référence, grâce auxquels l’homme assimile et classe (et
étudie plus avant) tous les existants qu’il rencontre et tous
les aspects de la réalité. Le langage réalise la mise en
œuvre physique (visuelle et sonore) de ce système. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La finalité première des concepts
et du langage, c’est de mettre au service de l’homme un système de
classification et d’organisation cognitives, qui lui permette d’accumuler du
savoir en quantité illimitée ; en d’autres termes : d’assurer que
l’esprit humain conserve toute sa clarté et soit en mesure d’exercer sa pensée.
Une philosophie pour vivre sur la Terre,
Ayn Rand
La fausse définition du concept
d’« apprentissage » a conduit certains à mettre sur un même pied
le « comportement » d’un morceau de fer aimanté et celui de
l’homme. Une philosophie pour vivre sur
la Terre, Ayn Rand
Les langues, pour la plupart
d’entre elles, utilisent des mots qui n’ont pas d’équivalent exprimé par
un seul terme dans d’autres langues. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Il faut se garder de multiplier
les concepts plus que de besoin. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La plus grande responsabilité
des philosophes consiste à servir de gardiens et d’intégrateurs du savoir
humain. Une philosophie pour vivre sur la
Terre, Ayn Rand
Si, dans le domaine
des mathématiques, les nombres n’étaient pas affectés de valeurs
fixes et fermes, s’ils étaient de simples approximations dépendant de l’humeur
de ceux qui les manient – tant et si bien que « 5 », par
exemple, pourrait signifier cinq dans certains calculs, mais six et demi ou
bien quatre trois quarts dans d’autres, selon que cela « arrange » ou
non celui qui manipule les chiffres – la science
des mathématiques n’aurait pas lieu d’exister. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Et pourtant, voilà bien là l’usage que
la plupart des gens font des concepts, et l’enseignement qu’on
leur inculque. Ils se montrent incapables de faire la distinction entre
réflexion et émotion, connaissance et évaluation, observation et imagination, incapables
encore de voir la différence entre existence et conscience, objet et
sujet, incapables d’interpréter le sens d’un état d’âme – et ils
passent leur vie, comme s’ils étaient, atterrés, retenus captifs à l’intérieur
de leur propre boîte crânienne, effrayés à l’idée de regarder la réalité
en face, paralysés par le mystère de leur propre conscience. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Ce ne sont pas les sciences
spécialisées qui apprennent à penser ; c’est la philosophie qui
définit les critères épistémologiques utiles dans toutes les sciences
spécialisées. Une philosophie pour vivre
sur la Terre, Ayn Rand
Il est grand temps qu’on accorde à
la conscience de l’homme le même respect qu’on témoigne
vis-à-vis de son corps – en d’autres termes, qu’on fasse preuve
de la même objectivité. L’objectivité naît lorsque l’on commence à
comprendre que l’homme (avec toutes ses fonctions et facultés, y compris sa
conscience) est une entité d’une nature spécifique qui doit dans ses actes
se conformer à cette réalité, qu’il ne saurait se soustraire à la loi de
l’identité, ni dans l’univers qui est le sien, ni dans
le fonctionnement de sa propre conscience, et que s’il doit apprendre à
connaître le premier, il doit pareillement découvrir la bonne méthode
lui permettant de faire usage de la seconde ; que l’arbitraire n’a sa
place dans aucune des activités humaines, et surtout pas dans sa démarche
de la connaissance – et de la même manière qu’il a appris à se
laisser guider par des critères objectifs quand il fabrique ses outils
manuels, il doit se laisser guider par des critères objectifs lorsqu’il
élabore les outils de sa connaissance : ses concepts. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Vous avez continué de prétendre que votre
code moral était noble, mais que la nature humaine n’était pas assez bonne
pour le mettre en pratique. Nul ne s’est levé pour poser
la question : Bonne ? Selon quelle norme ? Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Aristote, ne considérait pas l’éthique comme
une science exacte ; il fonda son système éthique sur l’observation
de ce que les hommes sages de son temps choisissaient de faire, laissant
sans réponses les questions suivantes : qu’est-ce qui motivait leurs
choix ? et pourquoi considérait-il ces hommes comme sages Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
L’acceptation des doctrines éthiques
des mystiques, en les justifiant à l’aidé de motifs sociaux,
substituant ainsi simplement la société à Dieu.
La vie est un processus d’action
qui s’auto-génère et s’auto-entretient1. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Si un organisme cesse d’entretenir ce
processus, il meurt ; ses éléments chimiques demeurent, mais sa vie cesse
d’exister. C’est seulement le concept de “vie” qui rend le concept de
“valeur” possible. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Seul le concept de “vie” rend possible
le concept de “valeur” ». Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La validation des jugements de valeur
doit être accomplie en fonction des faits de la réalité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
La capacité de faire l’expérience du
plaisir ou de la douleur est innée dans le corps de l’homme ;
cela fait partie de sa nature, du genre d’entité qu’il est. Il n’a aucun choix
à cet égard, ni sur la norme qui détermine ce qui lui procurera
une sensation physique de plaisir ou de douleur. Quelle est cette
norme ? Sa vie. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Ce qui distingue particulièrement l’homme de
toutes les autres espèces vivantes est le fait que sa conscience peut
vouloir. Une philosophie pour vivre sur
la Terre, Ayn Rand
C’est par choix que l’homme doit être homme,
et la tâche de l’éthique est de lui enseigner comment vivre en homme. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Les trois valeurs cardinales de
l’éthique objectiviste sont la raison, l’intentionnalité et l’estime de
soi Une philosophie pour vivre sur la
Terre, Ayn Rand
Ce n’est pas le degré d’habileté d’un
homme ni la portée de son travail qui est éthiquement pertinent ici, mais
le fait qu’il utilise ou non son esprit de la manière la plus
complète et la plus réfléchie possible. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
On doit mériter le droit de se
considérer soi-même comme notre plus grande valeur en réalisant notre propre
perfection morale, Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Tout comme la vie est une fin en
soi, chaque être humain vivant est une fin en lui-même, non le moyen
pour les fins ou le bien-être des autres. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le bonheur indique la réussite et
la vie, la souffrance est un signal d’avertissement de défaite
et de mort. Une philosophie pour vivre
sur la Terre, Ayn Rand
Les émotions sont le fruit
des prémisses de l’homme, quelles soient conscientes ou inconscientes,
explicites ou implicites.
L’homme ne peut pas choisir de ne pas être
capable de ressentir que quelque chose est bon ou mauvais pour lui ; mais
ce qu’il considèrera
Comme bon ou mauvais, ce qui lui donnera de
la joie ou de la souffrance, ce qu’il aimera ou haïra, désirera ou
craindra, dépend de son critère d’évaluation. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Un homme qui se complaît à vouloir
des choses contradictoires désintègre sa conscience. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le bonheur est cet état de conscience
qui découle de l’accomplissement des valeurs d’un individu. Si celui-ci
valorise le travail productif, son bonheur est la mesure de son
succès au service de sa vie. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les émotions ne sont pas
des outils de connaissance. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Si le « désir » est
la norme éthique, le désir d’un homme de produire et le désir
d’un autre homme de le voler ont une validité éthique égale ;
le désir d’un homme d’être libre et le désir Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le cannibalisme moral de toutes
les doctrines hédonistes et altruistes tient dans la prémisse que
le bonheur d’un homme nécessite le malheur d’un autre. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Les deux grandes valeurs dont on peut
bénéficier par la vie sociale sont la connaissance et l’échange.
L’homme est la seule espèce qui peut
transmettre et étendre son bagage de connaissances d’une génération à l’autre. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Un cambrioleur cherche à s’emparer de
biens en tuant sa victime ; la victime ne devient pas plus riche en
tuant un cambrioleur. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’altruisme, cette éthique qui considère
l’homme comme un animal sacrificiel, qui soutient que l’homme n’a pas
le droit de vivre pour lui-même, que les services qu il peut rendre
aux autres sont la seule justification de son existence, et que le sacrifice
de soi est son plus haut devoir moral, sa plus grande vertu et sa valeur
la plus importante. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Ce n’est pas l’immoralité des hommes
qui est responsable de la désintégration qui menace maintenant de détruire
le monde civilisé, mais le genre de moralités qu’on leur a demandé de
mettre en pratique. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Si nous observons nos philosophes
contemporains, ce qu’il nous est donné à voir, c’est le spectacle grotesque
de réalités marquantes telles que l’incertitude prosélyte, le cynisme
conquérant, l’agnosticisme dogmatique, l’autodévalorisation revendiquée, et
la perversion bien-pensante – dans un climat mêlant culpabilité,
panique, désespoir, ennui, et dérobade généralisée. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Si l’on demande à nos guides intellectuels
de nous désigner les idéaux précis qu’il convient de défendre,
la réponse vient avec la consistance poisseuse d’un liquide sirupeux
ranci – son salmigondis de paroles lénifiantes et bien-pensantes, de
demandes de pardon tous azimuts tournant autour de l’amour fraternel, du
progrès global et de la prospérité universelle que l’Amérique doit offrir
au monde sur ses propres deniers Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
D’un point de vue historique, l’intellectuel
de profession est un phénomène très récent : il ne date que de
la révolution industrielle. Il n’en existe pas dans les sociétés
primitives et sauvages qui ne connaissent que les sorciers. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
La conscience de l’homme partage avec
les animaux les deux premières phases de son développement :
les sensations et les perceptions ; mais c’est la troisième
phase, celle des conceptualisations, qui le distingue en tant
qu’homme. Une philosophie pour vivre sur
la Terre, Ayn Rand
L’homme a le choix entre penser
la réalité ou la fuir – entre préserver un état de totale
lucidité ou se laisser aller par moments à la rêverie, à un délire à
demi-conscient, à devenir la proie de toutes sortes de toquades surgies à
la chaîne, et produites par le mécanisme désordonné de sa conscience.
Une philosophie pour vivre sur la Terre,
Ayn Rand
L’homme est le seul être vivant qui
doive percevoir la réalité – en d’autres termes : être
conscient – Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Survienne une sécheresse, et
les animaux meurent – tandis que l’homme creuse des canaux
d’irrigation ; survienne une inondation, et les animaux
meurent – tandis que l’homme construit des digues. Une meute de
carnivores les attaque ? Et les animaux meurent – tandis
que l’humain rédige la Constitution des États-Unis. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
La seule confirmation qu’il puisse
obtenir dans ce bas monde de la légitimité de sa conscience, il
la trouve dans la crédulité et la docilité des autres, au
moment où ils accueillent sa « vérité » avec le sentiment
qu’elle est supérieure à la leur. Là où Attila se sert d’un gourdin pour
s’assurer de leur docilité, le Sorcier y parvient en faisant l’usage d’une
arme autrement plus redoutable : son droit prioritaire dans
le domaine de la moralité. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
N’existe aucun moyen de faire en sorte qu’un
être humain accepte de jouer le rôle de l’animal promis au sacrifice, si
ce n’est en éradiquant chez lui toute estime de soi. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La damnation de ce monde qui serait
un royaume où l’homme ne peut rien attendre d’autre que la douleur,
le désastre et la défaite, un royaume inférieur à une autre
réalité plus « noble » ; la condamnation de toutes
les valeurs, joies, réussites et victoires, parce qu’elles seraient
la preuve de la perversion humaine ; la damnation de
l’esprit humain, parce qu’il serait le siège de l’orgueil, et celle de
la raison, parce que ce serait une faculté « limitée »,
trompeuse, peu fiable, inefficace, incapable de percevoir la réalité
« réelle » et la vérité vraie » ; la scission de
l’homme en deux, mettant aux prises sa conscience (son âme) et son corps, ses
valeurs morales et son propre intérêt ; la damnation de
la nature humaine, corps et ego symbolisant le mal ;
l’injonction de se plier au sacrifice de soi, au renoncement, à
la souffrance, à l’obéissance, à l’humilité et à la foi, pour faire
triompher le bien ; la damnation de la vie et le culte
de la mort, joints à la promesse de récompenses dans l’au-delà
– ainsi se présente la liste des credo qui composent
la vision de l’existence du Sorcier, et tels qu’ils ont été inclus dans
toutes les variantes de la philosophie du maître Sorcier au fil de
l’histoire de l’humanité. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Lorsque les humains font le choix
de rester en deçà du niveau conceptuel, tout ce que leur conscience peut faire,
c’est activer ses fonctions instinctives, perceptuelles, semi-animales. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Si un chaînon manquant entre l’homme et
l’animal doit être trouvé, c’est chez Attila et le Sorcier que nous
le découvrirons – ces vils exploiteurs des carences humaines. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Le bruit du premier pas de l’homme dans
les annales de l’histoire, qui a précédé l’entrée sur la scène
historique du producteur, se fit entendre lors de la naissance de
la philosophie dans la Grèce Antique. Toutes les cultures
précédentes avaient été dominées, non par la raison, mais par
le mysticisme : le rôle de la philosophie
– la formulation d’une vision intégrée de l’humanité, de l’existence,
et de l’univers – était alors demeuré le monopole de diverses
religions qui imposaient leurs doctrines en prétendant que leur connaissance du
surnaturel fondait leur souveraineté, et qui formulaient les commandements
auxquels il fallait se plier dans l’existence. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
C’est la philosophie d’Aristote qui
constitua la Déclaration d’Indépendance de l’intellect. Aristote,
le père de la logique, mérite de recevoir le titre de premier
intellectuel au monde, dans le sens le plus pur et le plus noble
du terme. Une philosophie pour vivre sur
la Terre, Ayn Rand
La réalité est par nature unique, elle
est ce que l’homme perçoit – qu’elle existe en tant qu’absolu objectif
(comprenons : indépendamment de la conscience, des desiderata ou
des sentiments de tout sujet observant) – que le rôle de
la conscience humaine tient dans la perception, et non
la création, de la réalité – que le passage par
l’abstraction est la méthode adoptée par l’homme pour intégrer son matériel
sensoriel – que la raison humaine est son unique instrument de
connaissance – que A est A. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les Pères fondateurs n’étaient ni
des mystiques passifs, voués au culte de la mort, ni
des pillards sans foi ni loi avides de pouvoir ; en tant que groupe politique,
ils constituaient un phénomène historiquement sans précédent :
c’étaient des penseurs doublés d’hommes d’action. Ils avaient mis au rebut
la dichotomie âme et corps, ainsi que ses deux corollaires :
l’inanité de la raison humaine et la damnation du monde
d’ici-bas ; ils avaient mis au rebut la doctrine qui fait de
la souffrance le destin métaphysique de l’homme, ils professèrent
le droit des hommes à se mettre en quête du bonheur, et étaient
résolus à réaliser sur cette Terre les conditions garantissant aux hommes
une existence décente, en recourant au pouvoir « autonome » de
leur intellect. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
La liberté intellectuelle ne saurait
exister sans la liberté politique ; cette liberté politique elle-même
ne saurait exister sans la liberté économique ; la liberté de
la conscience et la liberté du marché sont deux corollaires. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Lorsque les hommes peuvent pratiquer
le libre-échange, avec pour seuls arbitres la raison et
la réalité, lorsque aucun d’entre eux n’est autorisé à recourir à
la force pour arracher le consentement d’autrui, c’est
le produit le meilleur et le jugement le plus sûr qui
l’emportent dans tous les champs de l’activité humaine, et font en sorte
que le niveau de vie – comme celui de la pensée – ne cesse
de s’envoler au profit de tous ceux qui prennent leur part dans l’activité
productive de l’humanité. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’intellectuel, ce sont les yeux,
les oreilles et la voix d’une société libre : sa contribution
spécifique, c’est d’observer la marche du monde, d’en découvrir
le sens et de communiquer ses conclusions à tous ses collègues à l’œuvre
dans les autres domaines du savoir. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Une société de liberté doit pouvoir
compter sur le sens de l’honneur de ses intellectuels : elle doit
attendre d’eux qu’ils se montrent performants, incontestables, précis et
objectifs, à l’instar des presses d’imprimerie et des postes de
télévision qui véhiculent leur voix. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’industriel a rendu possible
une hausse du niveau de vie général – cependant que l’intellectuel a
fait chuter la qualité de réflexion des êtres humains au niveau de celle
du plus minable des sauvages. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’homme est limité à une conscience de
nature spécifique, qui perçoit le monde à l’aide de moyens spécifiques et
nul autre, et donc sa conscience n’a aucune valeur ; l’homme est aveugle,
parce qu’il a des yeux pour voir – sourd, parce qu’il a
des oreilles pour entendre – et il est dans l’erreur, parce qu’il est
doué de raison – et enfin les objets qu’il perçoit n’existent pas,
pour la bonne et simple raison qu’il les perçoit. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
La grande trahison dont sont coupables
les philosophes vient de ce qu’ils ne sont jamais sortis du Moyen
Âge : ils n’ont jamais remis en cause le code éthique du Sorcier. De
bon gré, ils mettaient en doute l’existence des objets physiques,
la pertinence de leurs propres sens, ils remettaient en cause l’autorité
des monarchies absolues, parfois même ils se déclaraient sceptiques,
agnostiques, ou bien athées – mais ils refusaient de questionner
la doctrine selon laquelle l’homme serait un animal sacrificiel,
qu’il serait privé de tout droit de vivre pour lui-même, que sa seule raison de
vivre serait de se mettre au service des autres, et que le sacrifice
de soi représente le sommet de son devoir moral, de sa vertu et de sa
valeur. Sous ses innombrables visages, variations et adaptations, cette
doctrine – mieux décrite sous le nom de morale de l’altruisme Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
La grande trahison des philosophes
vient de ce que, en leur qualité de penseurs, ils se dérobèrent devant
la responsabilité d’élaborer, pour le bien d’une société fondée sur
la raison, un code éthique lui-même fondé sur la raison. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Les intellectuels furent incapables de
comprendre, d’identifier et de mesurer l’événement historique qui se déroulait
sous leurs yeux : la révolution industrielle et l’avènement du
capitalisme. On eût dit des spectateurs insensibles à la splendeur
d’une fusée de feu d’artifice qui explose au-dessus de leur tête, parce qu’ils
gardent les yeux baissés en signe de culpabilité. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le socialisme est la doctrine
selon laquelle l’homme est privé du droit de vivre pour lui-même, son existence
et son labeur ne lui appartiennent pas en propre, mais sont le bien de
la société, l’unique justification de sa vie sur Terre est le service
qu’il doit à la société, et cette société peut se passer de lui totalement
à sa guise si cela peut être utile à ce qu’elle considère comme son intérêt
tribal et collectif. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le spectacle le plus anachronique
et le plus atavique de l’histoire, c’est celui des intellectuels
contemporains qui empruntent la voix primitive du Sorcier et qui, en
pleine civilisation industrielle, pleurnichent sur le grand malheur qu’est
la vie sur Terre, la turpitude de l’homme, la stérilité de sa
raison, l’ignoble vulgarité de la chasse aux biens matériels, et louent
la noblesse de la quête du surnaturel. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le nouvel intellectuel sera celui qui
saura se hisser à la hauteur du terme qui sert à le désigner :
celui qui est guidé par son intellect – pas un zombie soumis à ses
sentiments, ses instincts, ses envies, ses souhaits, ses humeurs ou à ses
révélations. Une philosophie pour vivre
sur la Terre, Ayn Rand
Des idées coupées de l’action qu’elles
mettent en œuvre sont pure escroquerie, et que l’action dissociée
des idées qui la motivent est une manière de suicide. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Aucune discussion, coopération, entente ou
conciliation n’est possible avec des individus qui ne font pas
la différence entre l’expression de l’émotion et l’administration de
la preuve. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Tout système politique est basé sur
un code éthique. Les éthiques dominantes dans l’histoire de
l’humanité furent des variantes de la doctrine
altruiste-collectiviste, qui subordonnait l’individu à une certaine
autorité supérieure, soit mystique, soit sociale.
La réalisation la plus
profondément révolutionnaire des États-Unis d’Amérique fut
la subordination de la société à la loi morale. Le principe
des droits individuels de l’homme représentait l’extension de la moralité
au système social, en tant que limitation des pouvoirs de l’État,
protection de l’homme contre la force brute du collectif, subordination de
la force au droit. Les États-Unis furent la première société
morale de l’histoire. Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Les États-Unis considéraient l’homme
comme une fin en soi, et la société comme un moyen pour
la coexistence pacifique, ordonnée et volontaire des individus. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Les droits d’un homme n’imposent aucune
obligation sauf d’un genre négatif : s’abstenir de violer ses droits. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Le concept des droits individuels
est si nouveau dans l’histoire humaine que la plupart des hommes ne
l’ont pas compris complètement à ce jour. Suivant l’une ou l’autre
des conceptions de l’éthique, la mystique ou la sociale, on
affirme que les droits sont un cadeau de Dieu ; ou un cadeau de
la société. Mais, en fait, la source des droits est
la nature humaine. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
La source des droits de l’homme
n’est pas la loi divine ou la loi politique, mais la loi de
l’identité. Une philosophie pour vivre
sur la Terre, Ayn Rand
La Déclaration des Droits n’était
pas dirigée contre les citoyens privés, mais contre le gouvernement
– comme une déclaration explicite que les droits individuels
priment tout pouvoir public ou social. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Si certains hommes sont habilités en vertu
d’un droit aux produits du travail d’autres hommes, cela signifie que ceux-ci
sont dépourvus de droits et condamnés aux travaux forcés. Tout prétendu
« droit » d’un homme, qui nécessite la violation de celui d’un
autre n’est pas et ne peut pas être un droit. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Quels que soient l’époque ou le pays,
les criminels n’ont toujours représenté qu’une petite minorité. Et
le mal qu’ils ont fait à l’humanité est infinitésimal en comparaison
des horreurs (massacres, guerres, persécutions, confiscations, famines,
asservissements, destructions devient massives) perpétrés par
les gouvernements dans l’histoire. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La fonction politique du « droit
de libre expression » est de protéger les dissidents et les minorités
impopulaires contre la censure – non de leur garantir
le secours, les avantages et les récompenses de
la popularité qu’ils n’ont pas acquise. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Ni la politique, cependant, ni
l’éthique ni la philosophie ne sont des fins en elles-mêmes. Seul
l’Homme est à lui-même sa propre fin. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le romancier, tel que je le vois,
est à la fois chercheur d’or et joaillier. Sa fonction, c’est de découvrir
le potentiel, la mine d’or, de l’âme humaine, d’extraire l’or et de
confectionner ensuite une magnifique couronne à la mesure de son
talent et de son imagination. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
En art, et en littérature, la fin et
les moyens, ou le sujet et le style, doivent être dignes l’un de
l’autre. Une philosophie pour vivre sur
la Terre, Ayn Rand
Dans la mesure où la religion est
une forme primitive de la philosophie – une tentative
visant à offrir une vision globale de la réalité – nombre de ses
mythes sont des allégories déformées et dramatisées qui se fondent sur
un élément partiel de vérité, sur un aspect véridique, bien
qu’essentiellement vague, de l’existence humaine. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
« Que
Dieu m’accorde la sérénité qui me permette d’accepter ce que je ne peux
changer, le courage de changer ce que je peux modifier, et la sagesse
de percevoir la différence. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Comprendre le sens de l’axiome selon
lequel l’existence existe, c’est comprendre le fait que la nature,
c’est-à-dire l’univers dans sa totalité, ne peut être créé ni anéanti, qu’il ne
peut commencer ni cesser d’exister. Que ses constituants élémentaires soient
des atomes, ou des particules subatomiques, ou encore des formes
d’énergie qui n’ont pas encore été découvertes, l’univers n’est pas régi par
une conscience, une volonté ou le hasard, mais par la Loi
de l’Identité. Tous les innombrables mouvements, formes, combinaisons et
dissolutions des éléments au sein de l’univers – depuis le grain
de poussière volant jusqu’à la formation d’une galaxie et l’émergence de
la vie – sont causés et déterminés par l’identité des éléments
impliqués. La nature, c’est le donné métaphysique – en d’autres
termes, la nature de la nature est hors de portée du pouvoir de
la volonté. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le pouvoir de procéder aux combinaisons
des éléments naturels, voilà la seule faculté créative dont l’homme
soit pourvu. Elle lui confère une puissance énorme et glorieuse – et
le concept de « créatif » est pris dans son unique acception.
La « créativité » en elle-même ne doit pas se confondre (et d’un
point de vue métaphysique, elle ne le peut pas) avec le pouvoir de
faire surgir de l’existence à partir du néant.
La « créativité », c’est le pouvoir de donner l’existence à
l’amalgame (ou la combinaison ou bien encore l’intégration) d’éléments
naturels qui n’avait jamais existé auparavant. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’imagination de l’homme n’est rien d’autre
que la capacité à recomposer les choses qu’il a observées dans
la réalité. Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
Francis Bacon : « On ne peut
soumettre la nature qu’en lui obéissant. » Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La nature n’offre à l’homme aucune
garantie automatique de la sagesse de ses jugements (et cela précisément
est un fait qui constitue un donné métaphysique, qu’on est bien forcé
d’accepter). Une philosophie pour vivre
sur la Terre, Ayn Rand Jaune surlignement | Emplacement: 4,698
La sérénité est le fruit de
la capacité à dire « oui » à l’existence. Le courage est
fruit de la capacité à dire « non » aux mauvais choix opérés par
autrui. Une philosophie pour vivre sur la
Terre, Ayn Rand
Peu importe la vérité dans cette
affaire, à partir du moment où les gens ont le sentiment d’être dans
la vérité. » Une philosophie
pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Ce qu’il faut accepter, c’est que
la conscience d’autrui ne nous appartient pas, de la même façon que
notre propre conscience échappe à son pouvoir ; on est bien obligé
d’accepter le fait que les autres ont le droit d’agir comme ils
le souhaitent, et que nous-mêmes, nous devons exprimer notre accord ou
notre désaccord, accepter ou rejeter ce qu’ils proposent, nous mettre de leur
côté ou préférer l’opposition Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’homme ne saurait survivre longtemps dans
un état de nature, que la raison est l’instrument de sa survie, qu’il
survit grâce à ce qu’il fabrique et construit, et que la source de son
œuvre est à trouver dans son intelligence.
Jaune | Emplacement: 4,850
L’intelligence, c’est la capacité à
comprendre les faits qui constituent la réalité et à en faire usage
sur un temps long (c’est-à-dire de manière conceptuelle). Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
De nos jours, l’intelligence n’est ni
reconnue ni récompensée, mais est au contraire systématiquement submergée dans
un flot d’irrationalité déversé sans vergogne. Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Notre valeur propre ne s’obtient qu’au
mérite. Une philosophie pour vivre sur la
Terre, Ayn Rand
Pour l’être amoral, le critère
implicite qui sous-tend son autoévaluation (critère qu’il n’identifie ou
n’admet que rarement) est le suivant : « Je suis un homme
bien, parce que je suis moi. » Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
L’être amoral, quant à lui, n’est porteur
d’aucune valeur subjective ; des valeurs, il n’en respecte aucune.
Le critère implicite qui sous-tend tous ses jugements de valeur est
celui-ci : « Cela est bien parce que cela me plaît à moi » –
« Cela est juste parce que je l’ai fait, moi » – « Cela est vrai
parce que c’est moi qui en décide ». Quelle est la nature de ce « moi »
dans ces affirmations ? Une masse informe mue par une angoisse
chronique.
Ces savants, auteurs d’exploits dans
le domaine de l’intégration conceptuelle et de la pensée rationnelle,
deviennent lamentablement anticonceptuels dans tous les autres aspects de
leur existence, au niveau surtout des relations humaines et
des questions sociales. (À titre d’exemple, mettez l’œuvre
scientifique d’Einstein en regard de ses opinions politiques.) Une philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn
Rand
Aucune société fondée sur la division
du travail, cependant, ne saurait survivre sans le secours d’une
philosophie rationnelle – sans l’existence d’un support de principes
fondamentaux dont la fonction est d’apprendre à l’esprit humain à être
humain, c’est-à-dire conceptuel. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Où suis-je ? Comment puis-je
le savoir ? Que dois-je faire Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
La philosophie se donne pour objet
d’étude la nature fondamentale de l’existence, de l’homme, et du rapport
que l’homme entretient avec l’existence. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Vous ferez valoir sans doute – comme
la plupart de vos semblables – que vous n’avez jamais été influencé
par la philosophie. Je vous demanderai de bien réfléchir à ce que vous
affirmez là. Avez-vous un jour pensé ou parlé en ces termes :
« Méfie-toi de tes certitudes, personne n’est jamais sûr de
rien. » ? Cette opinion vous est venue de David Hume (et de beaucoup,
beaucoup d’autres), même si son nom ne vous dit rien du tout. Ou encore :
« Cela peut être bien en théorie, mais ça ne marche pas en
pratique. » Vous tenez cela de Platon. Ou bien : « C’est
un scandale de faire cela, mais après tout c’est humain, personne ici-bas
n’est parfait. » C’est saint Augustin qui vous l’a soufflé. Ou bien :
« C’est peut-être vrai pour vous, mais ce n’est pas vrai pour moi. »
C’est du Hegel. Ou bien : « Je ne peux pas en apporter
la preuve, mais j’ai le sentiment que c’est vrai. » Du pur Kant.
Ou bien : « C’est logique, mais la logique n’a rien à voir avec
la réalité. » Kant encore. Ou bien : « C’est mal, parce que
c’est de l’égoïsme. » Kant toujours. Vous est-il arrivé d’entendre ces
mots de la bouche des activistes modernes : « Agissez
d’abord, réfléchissez après » ? Ils les ont appris de John
Dewey. Une philosophie pour vivre sur la
Terre, Ayn Rand
Les notions abstraites sont
des agrégats conceptuels qui subsument un nombre incalculable de
données concrètes Une philosophie pour
vivre sur la Terre, Ayn Rand
La qualité des éléments à
la sortie d’un ordinateur dépend de la qualité des données
entrantes. Si c’est le hasard qui programme votre subconscient, à
la sortie, vous obtiendrez un résultat de même nature. Vous avez sans
doute déjà entendu les informaticiens proclamer avec éloquence que si vous
entrez n’importe quoi dans votre PC, il n’en sortira que n’importe quoi.
La même formule vaut aussi bien pour ce qui concerne l’activité
intellectuelle de l’homme et ses émotions. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Tout homme régi par l’émotion est pareil à
un individu commandé par un ordinateur dont il ne comprend pas
les messages imprimés. Il ne sait pas si la programmation a été
réussie ou ratée, fiable ou fantasque, si tout est prévu pour le conduire
vers la réussite ou bien sa faillite, si ont été pris en compte ses
objectifs ou bien ceux d’une puissance maléfique autant que mystérieuse. Il est
aveugle deux fois : aveugle au monde qui l’entoure, et en même temps à son
propre monde intérieur ; il est inapte à comprendre la réalité comme
ses propres motivations, et ce sont là deux domaines qui lui inspirent
une terreur chronique. Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
Le meilleur moyen d’étudier
la philosophie, c’est de l’aborder comme on le ferait d’un roman
policier : suivre chaque piste, relever chaque indice, prévoir tout ce qui
peut arriver, afin de trouver qui est l’assassin et qui est le héros.
Le critère qui permet de résoudre l’énigme tient en deux questions :
Qui ? Et comment ? Si un principe donné semble correct
– posez la question du pourquoi ? Si un autre vous paraît
erroné – même interrogation du pourquoi. Et celle du comment : de
quelle manière est-il présenté Une
philosophie pour vivre sur la Terre, Ayn Rand
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