Avec Dieu on ne discute pas
! Pierre Conessa, Robert Laffont
Le christianisme, au moins en Europe et aux
États-Unis, a été la religion des dominants (des colonisateurs, des
impérialistes), l’islam étant depuis le xixe siècle la religion des
colonisés et des dominés ? Avec Dieu
on ne discute pas ! Pierre Conessa.
On ne saurait non plus méconnaître le fait
que les dissensions se multiplient à mesure que le monde s’unifie au sein d’un
marché de plus en plus globalisé. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le fondamentalisme est typique d’une
réaction contre le monde moderne, son individualisme, l’extraordinaire
corruption des élites, la libération des mœurs, l’hyper-individualisme et la
civilisation du « cool, fun, sex and enjoy », auquel il faudrait ajouter
« money », bref la « civilisation du vide » !
L’identitaire est devenu une valeur cardinale. Mais c’est aussi une réaction
aux événements internationaux comme Jean-François Colosimo le
diagnostique : « À défaite militaire, regain de sacralité. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
La perte de confiance dans le
« progrès », la laïcité radicale violente des régimes nazi et
communiste ou la philosophie des droits de l’homme à travers un constant double
standard appliqué par les colonisateurs et les impérialismes divers expliquent
la perte générale d’influence de la modernité occidentale. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
La religiosité est donc devenue un fait
identitaire, associé à un complexe victimaire et une anxiété identitaire menacée
par l’Autre qu’il faut combattre. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Nous, Occidentaux, n’avons pas davantage
prêté attention au bouillonnement religieux que notre impérialisme colonisateur
suscitait en retour dans les grandes aires de la planète ; ni à la
profonde déstabilisation que les découvertes scientifiques et en particulier le
darwinisme provoquaient sur les mythologies originelles de toutes les
religions. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
Les faits politiques n’existent pas en tant
que tels, mais font l’objet d’une interprétation en fonction des « schèmes
cognitifs, émotionnels, symboliques » propres à chacun. Le fait religieux
est d’autant plus complexe qu’il intervient au croisement de plusieurs
domaines, mythologique (psychologie de masse identitaire, mythe fondateur),
sociologique (statut social), idéologique (laïcité, liberté de conscience),
historique (temps long et victimisation), culturel (identité nationale ou
supranationale) et enfin et surtout conflictuel (terrorisme, invasion, violence
épurative et sanctifiante). Chaque culture a une relation complexe avec ce qui
lui sert à défendre son identité ou à légitimer une violence. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Les règles de vie quotidienne régies par la
lecture la plus littérale des textes saints font de la « pureté » une
obsession, ce qui se traduit par quantité d’interdictions comportementales,
sociales, vestimentaires, sexuelles et alimentaires. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Les crises évoquées dans cette étude ont des
causes multiples, mais négliger les fondements religieux qui en constituent une
caractéristique – comme le fait Georges Corm dans son livre Pour une lecture profane des
conflits16 – serait une erreur d’analyse. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
La laïcisation croissante des sociétés
européennes qui ont bâti la paix sociale sur la liberté de conscience les
met-elle en état de gérer ce phénomène de radicalismes qui tous contestent
l’apport des Lumières ? Avec Dieu on
ne discute pas ! Pierre Conessa.
Après mai 1968, sous l’influence de
Wilhelm Reich, de Herbert Marcuse et du Dr Spock, il était « interdit
d’interdire ». Le fondamentalisme est à l’opposé strict de cette
philosophie avec comme postulat : « Tout ce qui n’est pas strictement
autorisé est formellement interdit. » Nous vivons donc « un
anti-Mai 68 », selon l’expression de Farhad Khosrokhavar. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
La mondialisation impose une adaptation et
un changement continus, alors que le fondamentalisme religieux crée une fixité
rassurante. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
Dans Critique de la raison politique, en
1981, Régis Debray avançait l’idée qu’il n’y a pas de cohésion sans un point de
transcendance qui est toujours un point de fuite logé en avant ou en arrière,
un âge d’or ou un millénarisme, un horizon d’attente. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Plus le monde se resserrerait, plus il
susciterait des différences parce que l’uniformatisation technique créerait un
tel vide d’appartenance, une telle perte de repères identitaires avec la
prolifération de l’interchangeable que chacun aurait envie d’affirmer sa
différence. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
« Plus
vous mettez de Coca-Cola dans un pays, plus vous récolterez
d’ayatollahs29. Avec Dieu on ne discute
pas ! Pierre Conessa.
Les puritains du xviiie siècle,
persuadés que Dieu avait signé un pacte avec l’Amérique, avaient
« américanisé » Dieu32 et interprétaient toute réussite terrestre
comme volonté divine. Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
L’idée que Riyad puisse mener sa propre
politique religieuse, en créant des madrasas wahhabites au Pakistan – qui
plus tard donnèrent naissance aux talibans (étudiants en religion) –, n’effleurait
pas les stratèges de Washington. Puis les régimes laïques d’Irak, de Syrie et
de Libye, certes dirigés par des dictateurs, furent un à un détruits par des
interventions militaires occidentales avec l’aide de l’Arabie saoudite, usine
idéologique de Daech et d’Al-Qaïda. On préféra combattre le socialisme
arabe parce que « socialiste », et l’Iran chiite, tout en soutenant
l’Arabie saoudite salafiste. Avec Dieu on
ne discute pas ! Pierre Conessa.
Si le siècle a d’abord été futuriste avec le
progrès comme unique horizon temporel, il est aujourd’hui devenu présentiste,
l’avenir a cédé du terrain au présent qui prend de plus en plus de place. Le
présent est devenu l’horizon sans futur et sans passé. Il génère, au jour le
jour, le passé et le futur dont il a besoin et valorise l’immédiat. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Le déclin présent affirmé par tous les
fondamentalistes s’expliquerait par l’oubli du temps béni des origines. » (les
États-Unis ont une virginité historique perpétuellement et continuellement
renouvelée), Avec Dieu on ne discute pas
! Pierre Conessa.
L’islam est un message de Dieu et non un
système de gouvernement, une religion et non un État. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Chaque radicalisme impose ses propres
contraintes scientifiques, comportementales, alimentaires ou hygiéniques. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Trop de musulmans (mais également tous les
radicaux) sont prisonniers du « concordisme », système consistant à
interpréter les textes sacrés de façon qu’ils ne soient pas contradictoires
avec les connaissances scientifiques d’une époque, voire de manière que toutes
soient déjà contenues en germe dans les textes sacrés. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
« L’imaginaire est plus
redoutable que la réalité objective. » George Corm, La Question
religieuse au xxie siècle72 Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le monde musulman est imprégné de l’idée que
« les Juifs [de Médine] ont comploté contre Mahomet » et œuvré à
empêcher l’essor de l’islam. Avec Dieu on
ne discute pas ! Pierre Conessa.
Gilles Kepel, l’islamophobie repose sur une
ambiguïté dans la mesure où elle se présente comme le symétrique de
l’antisémitisme. Alors que la lutte contre l’antisémitisme criminalise ceux qui
s’attaquent aux juifs sans empêcher pour autant la libre critique des textes
sacrés, le combat contre l’islamophobie fait de toute réflexion critique sur
l’islam un interdit absolu. Avec Dieu on
ne discute pas ! Pierre Conessa.
« Plus le sujet est vertueux, plus son
surmoi est cruel88 », notait Freud. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le radicalisme est devenu le phénomène
géopolitique majeur capable soit d’initier des conflits, soit de se greffer sur
des crises existantes, soit de promouvoir des politiques de conquêtes, de
guerres et d’interventions militaires extérieures. Si les salafistes veulent
imposer la charia, d’autres fondamentalismes veulent surtout peser sur les
codes légaux et moraux dans un système démocratique (juifs, hindouistes,
évangéliques). Avec Dieu on ne discute
pas ! Pierre Conessa.
La conviction des totalitarismes
idéologiques, soucieux de trouver toute réponse dans le Texte sacré, ne va pas
sans quelques ratés : ainsi, nombre de pèlerins souhaitant faire le grand
pèlerinage à La Mecque ont été victimes d’escroqueries ou de malversations
d’agences tant françaises que saoudiennes. La charia semblant ne pas avoir
connu les agences de voyages, la solution serait cependant simple, conclut
Fateh Kimouche, fondateur du site Al-Kanz (247 000 tweets,
39 000 abonnés) et véhément dénonciateur de
l’« islamophobie » : « Il suffirait d’imposer l’application
du droit français des consommateurs20. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
« Le
modèle occidental est alarmant. Ce qui se passe, c’est que nous avons été
imbibés par les États-Unis. Nous avons perdu toutes les valeurs que nous
avions… avant que les Anglais n’arrivent pour régner en Inde… la virginité
était préservée. Mais la pureté a été totalement perturbée. […] Maintenant nous
sommes en train de la perdre24. » Mamata Bédard, ministre en chef du
Bengale-Occidental, va plus loin : « Avant, si les hommes et les
femmes se tenaient la main, ils se faisaient reprendre par leurs parents et
réprimander, mais maintenant tout est permis. C’est comme un marché public avec
des options ouvertes… Les chaînes d’information en continu mettent en évidence
les histoires de viol : tous les soirs, ces gens ont des discussions osées
sur un ou deux incidents (de viol). Ils insultent les mères et les filles
du Bengale jour après jour… Le viol est glorifié par ces gens. Cela ne
sera pas. Je voudrais dire que le journalisme négatif ne fait que détruire et
il est temps de défendre le journalisme positif. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Ces jeunes opposent à la légitimité
républicaine le mandat divin, comme tous les radicaux. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
La question religieuse ne s’inclut pas dans
la question sociale. Les militants des différents radicalismes couvrent tout le
champ social. Avec Dieu on ne discute pas
! Pierre Conessa.
Tous les courants salafistes, bien que
distincts, s’opposent au vote populaire, accusé de vouloir dépasser la charia. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Pour l’imam Khomeiny, le nationalisme était
une invention occidentale pour diviser l’oumma, et la solidarité islamique
devenait le nouvel axe international. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Pour le géopoliticien Yves Lacoste, c’est
« [le] destin, [le] rôle que Dieu aurait manifestement confié à l’Amérique
de développer les valeurs de liberté, de justice et de progrès, de les étendre
le plus possible et de les défendre contre toute tyrannie se sont ajoutés à
la théologie interventionniste le conspirationnisme et la diabolisation,
puis la « guerre spirituelle » nécessaire pour purifier la société de
l’influence sinistre de l’humanisme séculier. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le débat exclusivement occidental sur
« le caractère unique de la Shoah » masque encore aujourd’hui le
mécanisme de « concurrence des victimes29 » instrumentalisé par les
radicalismes religieux. Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
La communication victimaire est devenue
essentielle, car la scène est devenue planétaire et certaines mythologies sont
étonnantes. de l’Occident riche mais spirituellement misérable. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Le HSS britannique a adopté une position de
plus en plus nationaliste en dressant une liste de valeurs indiennes opposées
aux valeurs occidentales (respect pour les aînés, respect de la loi, importance
des études…). Aujourd’hui, il présente l’Inde comme la Matrubhoomi, la
« Terre de naissance » et le Royaume-Uni comme la Karmabhoomi, le
« Pays de l’action dans le monde » et de la réussite socio-
économique. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
La fonction militante des diasporas :
dénoncer (islamophobie, hindouphobie, antisémitisme) « La tolérance c’est
facile. Créer des règles, c’est plus difficile. » Guylain Chevrier, ancien
membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Le site Anti-Muslims Activities in the
United States41 recense toutes formes de « supposés » actes,
réglementations, ou interdits considérés comme islamophobes, y compris une
surprenante carte des législations « anticharia. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Tous les radicalismes se sont appuyés de
façon systématique sur Internet pour s’adapter au mode de communication
privilégié des communautés vivant à l’étranger. Benedict Anderson45,
politologue et historien irlandais connu pour son ouvrage Imagined Communities
(1983), a qualifié de « nationalisme à distance » la posture
identitaire des diasporas. Le flux ne va pas seulement de la diaspora vers la
mère patrie et la mobilisation des émigrés est d’abord le résultat d’une action
déterminée de la part d’organisations nationales structurées. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
L’irresponsabilité des migrants qui
s’autorisent parfois un radicalisme extrême, n’ayant à redouter ni la prison ni
la torture dans leur pays d’accueil. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le modèle dominant reste celui des jeunes
des banlieues motivés par la haine de la société et une vision sacralisée de la
lutte religieuse sous l’expression fourre-tout de « djihad ». Cette
haine englobe l’Europe entière dans cette volonté de punir la société qui les
déshumanise en les confinant dans des ghettos et en leur déniant la dignité de
citoyen.
Ces jeunes s’identifient au djihadisme moins
pour des raisons religieuses qu’identitaires et sociales, l’islam devenant le
symbole de la résistance et fournissant la caution du sacré à l’épuisement des
idéologies d’extrême gauche. Avec Dieu on
ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le « nationalisme à distance » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
La France combine plusieurs facteurs qui
aggravent son cas aux yeux des djihadistes : elle est identifiée comme la
« terre du stupre », la terre de l’idéologie antireligieuse et la
terre de l’ambition antimusulmane par ses multiples interventions militaires. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
L’étonnante capacité des anciennes victimes
à devenir des bourreaux Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
La sentence rapportée par Matthieu (X,
34) : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la Terre,
mais l’épée » ; saint Augustin justifiant les persécutions :
« L’Église persécute par l’amour, les autres par la haine » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Des concepts polysémiques : le terme
« croisade », largement connoté positivement pour les Occidentaux,
qui n’hésitent pas à l’utiliser pour quêter contre le cancer ou la pauvreté,
reste pour les musulmans le souvenir d’une entreprise impérialiste remémoré au
moindre conflit. Idem pour le terme « djihad », en sens
inverse : discipline personnelle d’amélioration religieuse pour les
musulmans, il est vu comme la preuve théologique du caractère agressif de
l’islam pour les autres. Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
Le radicalisme musulman tue dans ses
attentats d’abord 90 % de musulmans. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Pour les fondamentalismes religieux,
l’« Autre » à annihiler, dans l’ordre, ce sont l’athée, le mécréant
mais aussi et surtout les pratiquants de la même religion qui ne satisfont pas
à ces normes autoproclamées, qu’il s’agisse de takfiri, de mosser, de rodef, de
murtad ou de papistes… Le combat est paradoxalement d’abord
intra-religieux : l’hérésie et l’excommunication (quels que soient les
termes utilisés dans les différentes religions) valent autorisations pour les
« vrais croyants » de tuer les « faux croyants Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Le radicalisme religieux repose sur un
triptyque : une foi, un peuple, un territoire, chaque programme contient
les trois aspects. Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
Une crise à la fois morale, intellectuelle,
politique et sexuelle entre l’Occident et l’Orient et une incompréhension
mutuelle. Préserver le mode de vie iranien revient donc à éviter la
contamination. L’« occidentalité » est un virus à rejeter comme dans
la titulature de Boko Haram (l’enseignement à l’occidentale est haram).
En Grande-Bretagne, des Sharia zones avec
panneau prescriptif se sont autoproclamées à l’entrée de certains quartiers
salafisés. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
« Un
homme cloué sur une croix ? Si c’était l’emblème de l’islam, je te dis pas
ce qu’on dirait. » Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
Le président Chirac explique dans ses
Mémoires41 que George W. Bush a tenté de le convaincre que la guerre en
Irak était nécessaire pour apporter l’Apocalypse, que l’attaque contre Saddam
était l’accomplissement d’une prophétie biblique dans laquelle il avait été
choisi pour servir d’instrument au Seigneur. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Avec la fin de la guerre froide, lors de la
décennie 1990, l’extension du domaine de la guerre est devenue l’extension de
la sphère de la paix démocratique par des moyens militaires. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Les objectifs des djihadistes valent pour
l’ensemble des radicalismes : – changer l’organisation sociale et
politique de l’État ; – restaurer la souveraineté religieuse sur le
territoire « occupé » ou dominé par des mécréants ; corriger le
comportement moral et religieux des autres pratiquants ; – défendre la
communauté religieuse des menaces extérieures dans une géopolitique locale ou
planétaire ; – enfin, cas extrême, revendiquer la pratique juste et faire
la guerre aux autres radicaux. Avec Dieu
on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Tant qu’une société sera basée sur la
religion, tant que la loi ne reconnaîtra pas l’égalité des sexes, la politique
ne pourra pas faire avancer la cause des femmes. Elle estime que les personnes
peuvent évoluer, pas les dogmes religieux, car ils s’appuient sur des textes
sacrés censés porter la parole de Dieu. Le conflit idéologique n’est pas entre
christianisme et islam, mais entre fondamentalisme et laïcité, entre croyances
irrationnelles, aveugles, obscurantistes, et la raison. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
L’autre aspect récurrent des guerres
religieuses est la volonté de « purifier » le territoire sacré, comme
le fit Daech contre toutes les minorités yazidies, chrétiennes ou même chiites.
Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Il faut limiter l’expansion de la puissance
militaire des États confucéens et islamiques, stopper la réduction de la
capacité militaire de l’Occident », telle est l’analyse que fait
Huntington de l’ensemble islamo-bouddhique dans Le Choc des civilisations. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Les chrétiens fondamentalistes voient
l’Antéchrist un peu partout : dans le monde musulman, le féminisme,
l’homosexualité, la musique rock et l’humanisme laïque, la Communauté
économique européenne ou l’introduction de codes-barres sur des produits
universels. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
Matthew Rothschild, rédacteur en chef du
magazine The Progressive, a qualifié l’administration Bush de
« militarisme messianique », faisant écho à l’histoire
de l’apocalyptique diabolisation de l’anticommunisme qui a dominé la
culture américaine du xxe siècle. Avec
Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
« Une
des implications politiques de l’État islamique (qu’il souhaite) est son
comportement sur la scène internationale, celui-ci n’a pas pour principe
l’exploitation et le pillage des peuples faibles que pratique la civilisation
occidentale, ni l’intérêt réciproque comme le prétend cette même civilisation.
Mais la base de ce comportement réside dans la vérité, la justice et l’aide aux
opprimés de la Terre entière103 Avec Dieu
on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Max Weber puis Marcel Gauchet ont parlé de
« désenchantement du monde » pour désigner le processus de recul des
croyances. Ils semblent s’être trompés, mais peut-on compter sur les financiers
qui dirigent le monde pour le réenchanter ? Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Les faits sociaux totaux […] [qui] mettent
en branle dans certains cas la totalité de la société et ses
institutions ». Avec Dieu on ne
discute pas ! Pierre Conessa.
L’actuel fait radical est planétaire et
procède de la reconstruction d’un modèle nouveau avec d’autres solidarités
répressives et rigoristes. Avec Dieu on
ne discute pas ! Pierre Conessa.
« La
géopolitique devient inopérante quand elle néglige les invariances
religieuses », religion sous sa forme la plus radicale qui aujourd’hui
instrumentalise le politique et pas le contraire, qu’elle légitime
théologiquement la violence et détermine la géographie de la majorité des
crises violentes depuis la fin de la guerre froide : Balkans, Irlande,
Chypre, Israël/Palestine, guerre Iran/Irak, guerres sunnites/chiites ; catholiques/protestants
au Rwanda et en Irlande, Soudan, etc. La religion est plus qu’un facteur parmi
d’autres, plus qu’un « vernis » ou un « masque », Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
La similitude des processus d’émergence de
ces radicalismes est troublante, car un certain nombre de principes
théologico-politiques les rassemblent : d’abord des reconstructions
mythologiques identiques appuyées sur une mythification du passé et un passé
victimaire réécrit, une « mytho-histoire », le tout appliqué sur un
« mytherritoire » béni par Dieu ou par le passé reconstruit.
Penser
comme l’historien et économiste Georges Corm que l’approche par le radicalisme
religieux est réductrice de la géopolitique et ne servirait qu’à légitimer la
thèse du « choc des civilisations » laisse de côté les radicalismes
évangéliques et juifs devenus facteurs de déstabilisation et de blocage dans
les relations internationales. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Corm
marque sa différence avec le philosophe et historien Leo Strauss en
écrivant : « L’instrumentalisation du fait religieux renoue avec la
vraie matrice des totalitarismes modernes à savoir les guerres de religion en
Europe. » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.
Le mépris marqué à l’égard de la dimension
religieuse est un héritage des sciences sociales de la première moitié du
xxe siècle. Avec Dieu on ne discute
pas ! Pierre Conessa.
Il faut cesser de traiter les religions sous
l’angle de la liberté de conscience. Les poussées radicales sont parvenues à
déplacer la limite du « dicible » sur le droit des femmes,
l’exclusion, la conversion, le blasphème, la laïcité et la tolérance et demain
les LGBT. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
L’Occident européen, ivre de sa domination
du monde, voyait l’avenir de l’humanité comme le sien : le recul du
religieux, les progrès de la démocratie libérale, l’adhésion au
« progrès » scientifique, technique et rationaliste. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Le « confessionnalisme » est
devenu un critère d’analyse politique même dans les démocraties où les citoyens
peuvent se définir par une double appartenance : français musulmans,
judéo-américains… Avec Dieu on ne discute
pas ! Pierre Conessa.
« On
ne discute pas avec Dieu », d’autant qu’on agit au nom du sien. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Chaque fois qu’on introduit le messianisme
en politique, les choses se gâtent. Cela peut mener à la catastrophe. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.
Les analyses sur la mondialisation/globalisation
économique laissent de côté les questions culturelles et religieuses.
Pourtant l’appartenance à un ensemble religieux, immense sous-groupe humain,
semble une réaction à la vision individualiste/consumériste de l’homme
occidental. Avec Dieu on ne discute pas !
Pierre Conessa.
Les radicalismes religieux sont aujourd’hui
les principaux facteurs de résistance violente à la mondialisation du citoyen
consommateur. Il n’y manque que la dimension de la transcendance et du sacré. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre
Conessa.