vendredi 2 avril 2021

Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa, Robert Laffont

 

Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa, Robert Laffont



Le christianisme, au moins en Europe et aux États-Unis, a été la religion des dominants (des colonisateurs, des impérialistes), l’islam étant depuis le xixe siècle la religion des colonisés et des dominés ? Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

On ne saurait non plus méconnaître le fait que les dissensions se multiplient à mesure que le monde s’unifie au sein d’un marché de plus en plus globalisé. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le fondamentalisme est typique d’une réaction contre le monde moderne, son individualisme, l’extraordinaire corruption des élites, la libération des mœurs, l’hyper-individualisme et la civilisation du « cool, fun, sex and enjoy », auquel il faudrait ajouter « money », bref la « civilisation du vide » ! L’identitaire est devenu une valeur cardinale. Mais c’est aussi une réaction aux événements internationaux comme Jean-François Colosimo le diagnostique : « À défaite militaire, regain de sacralité. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La perte de confiance dans le « progrès », la laïcité radicale violente des régimes nazi et communiste ou la philosophie des droits de l’homme à travers un constant double standard appliqué par les colonisateurs et les impérialismes divers expliquent la perte générale d’influence de la modernité occidentale. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La religiosité est donc devenue un fait identitaire, associé à un complexe victimaire et une anxiété identitaire menacée par l’Autre qu’il faut combattre. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Nous, Occidentaux, n’avons pas davantage prêté attention au bouillonnement religieux que notre impérialisme colonisateur suscitait en retour dans les grandes aires de la planète ; ni à la profonde déstabilisation que les découvertes scientifiques et en particulier le darwinisme provoquaient sur les mythologies originelles de toutes les religions. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les faits politiques n’existent pas en tant que tels, mais font l’objet d’une interprétation en fonction des « schèmes cognitifs, émotionnels, symboliques » propres à chacun. Le fait religieux est d’autant plus complexe qu’il intervient au croisement de plusieurs domaines, mythologique (psychologie de masse identitaire, mythe fondateur), sociologique (statut social), idéologique (laïcité, liberté de conscience), historique (temps long et victimisation), culturel (identité nationale ou supranationale) et enfin et surtout conflictuel (terrorisme, invasion, violence épurative et sanctifiante). Chaque culture a une relation complexe avec ce qui lui sert à défendre son identité ou à légitimer une violence. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les règles de vie quotidienne régies par la lecture la plus littérale des textes saints font de la « pureté » une obsession, ce qui se traduit par quantité d’interdictions comportementales, sociales, vestimentaires, sexuelles et alimentaires. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les crises évoquées dans cette étude ont des causes multiples, mais négliger les fondements religieux qui en constituent une caractéristique – comme le fait Georges Corm dans son livre Pour une lecture profane des conflits16 – serait une erreur d’analyse. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La laïcisation croissante des sociétés européennes qui ont bâti la paix sociale sur la liberté de conscience les met-elle en état de gérer ce phénomène de radicalismes qui tous contestent l’apport des Lumières ? Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Après mai 1968, sous l’influence de Wilhelm Reich, de Herbert Marcuse et du Dr Spock, il était « interdit d’interdire ». Le fondamentalisme est à l’opposé strict de cette philosophie avec comme postulat : « Tout ce qui n’est pas strictement autorisé est formellement interdit. » Nous vivons donc « un anti-Mai 68 », selon l’expression de Farhad Khosrokhavar. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La mondialisation impose une adaptation et un changement continus, alors que le fondamentalisme religieux crée une fixité rassurante. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Dans Critique de la raison politique, en 1981, Régis Debray avançait l’idée qu’il n’y a pas de cohésion sans un point de transcendance qui est toujours un point de fuite logé en avant ou en arrière, un âge d’or ou un millénarisme, un horizon d’attente. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Plus le monde se resserrerait, plus il susciterait des différences parce que l’uniformatisation technique créerait un tel vide d’appartenance, une telle perte de repères identitaires avec la prolifération de l’interchangeable que chacun aurait envie d’affirmer sa différence. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « Plus vous mettez de Coca-Cola dans un pays, plus vous récolterez d’ayatollahs29. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les puritains du xviiie siècle, persuadés que Dieu avait signé un pacte avec l’Amérique, avaient « américanisé » Dieu32 et interprétaient toute réussite terrestre comme volonté divine. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’idée que Riyad puisse mener sa propre politique religieuse, en créant des madrasas wahhabites au Pakistan – qui plus tard donnèrent naissance aux talibans (étudiants en religion) –, n’effleurait pas les stratèges de Washington. Puis les régimes laïques d’Irak, de Syrie et de Libye, certes dirigés par des dictateurs, furent un à un détruits par des interventions militaires occidentales avec l’aide de l’Arabie saoudite, usine idéologique de Daech et d’Al-Qaïda. On préféra combattre le socialisme arabe parce que « socialiste », et l’Iran chiite, tout en soutenant l’Arabie saoudite salafiste. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Si le siècle a d’abord été futuriste avec le progrès comme unique horizon temporel, il est aujourd’hui devenu présentiste, l’avenir a cédé du terrain au présent qui prend de plus en plus de place. Le présent est devenu l’horizon sans futur et sans passé. Il génère, au jour le jour, le passé et le futur dont il a besoin et valorise l’immédiat. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le déclin présent affirmé par tous les fondamentalistes s’expliquerait par l’oubli du temps béni des origines. » (les États-Unis ont une virginité historique perpétuellement et continuellement renouvelée), Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’islam est un message de Dieu et non un système de gouvernement, une religion et non un État. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Chaque radicalisme impose ses propres contraintes scientifiques, comportementales, alimentaires ou hygiéniques. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Trop de musulmans (mais également tous les radicaux) sont prisonniers du « concordisme », système consistant à interpréter les textes sacrés de façon qu’ils ne soient pas contradictoires avec les connaissances scientifiques d’une époque, voire de manière que toutes soient déjà contenues en germe dans les textes sacrés. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « L’imaginaire est plus redoutable que la réalité objective. » George Corm, La Question religieuse au xxie siècle72 Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 

Le monde musulman est imprégné de l’idée que « les Juifs [de Médine] ont comploté contre Mahomet » et œuvré à empêcher l’essor de l’islam. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Gilles Kepel, l’islamophobie repose sur une ambiguïté dans la mesure où elle se présente comme le symétrique de l’antisémitisme. Alors que la lutte contre l’antisémitisme criminalise ceux qui s’attaquent aux juifs sans empêcher pour autant la libre critique des textes sacrés, le combat contre l’islamophobie fait de toute réflexion critique sur l’islam un interdit absolu. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « Plus le sujet est vertueux, plus son surmoi est cruel88 », notait Freud. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le radicalisme est devenu le phénomène géopolitique majeur capable soit d’initier des conflits, soit de se greffer sur des crises existantes, soit de promouvoir des politiques de conquêtes, de guerres et d’interventions militaires extérieures. Si les salafistes veulent imposer la charia, d’autres fondamentalismes veulent surtout peser sur les codes légaux et moraux dans un système démocratique (juifs, hindouistes, évangéliques). Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La conviction des totalitarismes idéologiques, soucieux de trouver toute réponse dans le Texte sacré, ne va pas sans quelques ratés : ainsi, nombre de pèlerins souhaitant faire le grand pèlerinage à La Mecque ont été victimes d’escroqueries ou de malversations d’agences tant françaises que saoudiennes. La charia semblant ne pas avoir connu les agences de voyages, la solution serait cependant simple, conclut Fateh Kimouche, fondateur du site Al-Kanz (247 000 tweets, 39 000 abonnés) et véhément dénonciateur de l’« islamophobie » : « Il suffirait d’imposer l’application du droit français des consommateurs20. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « Le modèle occidental est alarmant. Ce qui se passe, c’est que nous avons été imbibés par les États-Unis. Nous avons perdu toutes les valeurs que nous avions… avant que les Anglais n’arrivent pour régner en Inde… la virginité était préservée. Mais la pureté a été totalement perturbée. […] Maintenant nous sommes en train de la perdre24. » Mamata Bédard, ministre en chef du Bengale-Occidental, va plus loin : « Avant, si les hommes et les femmes se tenaient la main, ils se faisaient reprendre par leurs parents et réprimander, mais maintenant tout est permis. C’est comme un marché public avec des options ouvertes… Les chaînes d’information en continu mettent en évidence les histoires de viol : tous les soirs, ces gens ont des discussions osées sur un ou deux incidents (de viol). Ils insultent les mères et les filles du Bengale jour après jour… Le viol est glorifié par ces gens. Cela ne sera pas. Je voudrais dire que le journalisme négatif ne fait que détruire et il est temps de défendre le journalisme positif. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Ces jeunes opposent à la légitimité républicaine le mandat divin, comme tous les radicaux. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La question religieuse ne s’inclut pas dans la question sociale. Les militants des différents radicalismes couvrent tout le champ social. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Tous les courants salafistes, bien que distincts, s’opposent au vote populaire, accusé de vouloir dépasser la charia. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Pour l’imam Khomeiny, le nationalisme était une invention occidentale pour diviser l’oumma, et la solidarité islamique devenait le nouvel axe international. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Pour le géopoliticien Yves Lacoste, c’est « [le] destin, [le] rôle que Dieu aurait manifestement confié à l’Amérique de développer les valeurs de liberté, de justice et de progrès, de les étendre le plus possible et de les défendre contre toute tyrannie se sont ajoutés à la théologie interventionniste le conspirationnisme et la diabolisation, puis la « guerre spirituelle » nécessaire pour purifier la société de l’influence sinistre de l’humanisme séculier. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le débat exclusivement occidental sur « le caractère unique de la Shoah » masque encore aujourd’hui le mécanisme de « concurrence des victimes29 » instrumentalisé par les radicalismes religieux. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La communication victimaire est devenue essentielle, car la scène est devenue planétaire et certaines mythologies sont étonnantes. de l’Occident riche mais spirituellement misérable. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le HSS britannique a adopté une position de plus en plus nationaliste en dressant une liste de valeurs indiennes opposées aux valeurs occidentales (respect pour les aînés, respect de la loi, importance des études…). Aujourd’hui, il présente l’Inde comme la Matrubhoomi, la « Terre de naissance » et le Royaume-Uni comme la Karmabhoomi, le « Pays de l’action dans le monde » et de la réussite socio- économique. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La fonction militante des diasporas : dénoncer (islamophobie, hindouphobie, antisémitisme) « La tolérance c’est facile. Créer des règles, c’est plus difficile. » Guylain Chevrier, ancien membre de la mission laïcité du Haut Conseil à l’intégration Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le site Anti-Muslims Activities in the United States41 recense toutes formes de « supposés » actes, réglementations, ou interdits considérés comme islamophobes, y compris une surprenante carte des législations « anticharia. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Tous les radicalismes se sont appuyés de façon systématique sur Internet pour s’adapter au mode de communication privilégié des communautés vivant à l’étranger. Benedict Anderson45, politologue et historien irlandais connu pour son ouvrage Imagined Communities (1983), a qualifié de « nationalisme à distance » la posture identitaire des diasporas. Le flux ne va pas seulement de la diaspora vers la mère patrie et la mobilisation des émigrés est d’abord le résultat d’une action déterminée de la part d’organisations nationales structurées. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’irresponsabilité des migrants qui s’autorisent parfois un radicalisme extrême, n’ayant à redouter ni la prison ni la torture dans leur pays d’accueil. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le modèle dominant reste celui des jeunes des banlieues motivés par la haine de la société et une vision sacralisée de la lutte religieuse sous l’expression fourre-tout de « djihad ». Cette haine englobe l’Europe entière dans cette volonté de punir la société qui les déshumanise en les confinant dans des ghettos et en leur déniant la dignité de citoyen.

Ces jeunes s’identifient au djihadisme moins pour des raisons religieuses qu’identitaires et sociales, l’islam devenant le symbole de la résistance et fournissant la caution du sacré à l’épuisement des idéologies d’extrême gauche. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le « nationalisme à distance » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La France combine plusieurs facteurs qui aggravent son cas aux yeux des djihadistes : elle est identifiée comme la « terre du stupre », la terre de l’idéologie antireligieuse et la terre de l’ambition antimusulmane par ses multiples interventions militaires. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’étonnante capacité des anciennes victimes à devenir des bourreaux Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La sentence rapportée par Matthieu (X, 34) : « Ne croyez pas que je sois venu apporter la paix sur la Terre, mais l’épée » ; saint Augustin justifiant les persécutions : « L’Église persécute par l’amour, les autres par la haine » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Des concepts polysémiques : le terme « croisade », largement connoté positivement pour les Occidentaux, qui n’hésitent pas à l’utiliser pour quêter contre le cancer ou la pauvreté, reste pour les musulmans le souvenir d’une entreprise impérialiste remémoré au moindre conflit. Idem pour le terme « djihad », en sens inverse : discipline personnelle d’amélioration religieuse pour les musulmans, il est vu comme la preuve théologique du caractère agressif de l’islam pour les autres. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le radicalisme musulman tue dans ses attentats d’abord 90 % de musulmans. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Pour les fondamentalismes religieux, l’« Autre » à annihiler, dans l’ordre, ce sont l’athée, le mécréant mais aussi et surtout les pratiquants de la même religion qui ne satisfont pas à ces normes autoproclamées, qu’il s’agisse de takfiri, de mosser, de rodef, de murtad ou de papistes… Le combat est paradoxalement d’abord intra-religieux : l’hérésie et l’excommunication (quels que soient les termes utilisés dans les différentes religions) valent autorisations pour les « vrais croyants » de tuer les « faux croyants Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le radicalisme religieux repose sur un triptyque : une foi, un peuple, un territoire, chaque programme contient les trois aspects. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Une crise à la fois morale, intellectuelle, politique et sexuelle entre l’Occident et l’Orient et une incompréhension mutuelle. Préserver le mode de vie iranien revient donc à éviter la contamination. L’« occidentalité » est un virus à rejeter comme dans la titulature de Boko Haram (l’enseignement à l’occidentale est haram).

En Grande-Bretagne, des Sharia zones avec panneau prescriptif se sont autoproclamées à l’entrée de certains quartiers salafisés. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « Un homme cloué sur une croix ? Si c’était l’emblème de l’islam, je te dis pas ce qu’on dirait. » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le président Chirac explique dans ses Mémoires41 que George W. Bush a tenté de le convaincre que la guerre en Irak était nécessaire pour apporter l’Apocalypse, que l’attaque contre Saddam était l’accomplissement d’une prophétie biblique dans laquelle il avait été choisi pour servir d’instrument au Seigneur. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Avec la fin de la guerre froide, lors de la décennie 1990, l’extension du domaine de la guerre est devenue l’extension de la sphère de la paix démocratique par des moyens militaires. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les objectifs des djihadistes valent pour l’ensemble des radicalismes : – changer l’organisation sociale et politique de l’État ; – restaurer la souveraineté religieuse sur le territoire « occupé » ou dominé par des mécréants ; corriger le comportement moral et religieux des autres pratiquants ; – défendre la communauté religieuse des menaces extérieures dans une géopolitique locale ou planétaire ; – enfin, cas extrême, revendiquer la pratique juste et faire la guerre aux autres radicaux. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Tant qu’une société sera basée sur la religion, tant que la loi ne reconnaîtra pas l’égalité des sexes, la politique ne pourra pas faire avancer la cause des femmes. Elle estime que les personnes peuvent évoluer, pas les dogmes religieux, car ils s’appuient sur des textes sacrés censés porter la parole de Dieu. Le conflit idéologique n’est pas entre christianisme et islam, mais entre fondamentalisme et laïcité, entre croyances irrationnelles, aveugles, obscurantistes, et la raison. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’autre aspect récurrent des guerres religieuses est la volonté de « purifier » le territoire sacré, comme le fit Daech contre toutes les minorités yazidies, chrétiennes ou même chiites. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Il faut limiter l’expansion de la puissance militaire des États confucéens et islamiques, stopper la réduction de la capacité militaire de l’Occident », telle est l’analyse que fait Huntington de l’ensemble islamo-bouddhique dans Le Choc des civilisations. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les chrétiens fondamentalistes voient l’Antéchrist un peu partout : dans le monde musulman, le féminisme, l’homosexualité, la musique rock et l’humanisme laïque, la Communauté économique européenne ou l’introduction de codes-barres sur des produits universels. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Matthew Rothschild, rédacteur en chef du magazine The Progressive, a qualifié l’administration Bush de « militarisme messianique », faisant écho à l’histoire de l’apocalyptique diabolisation de l’anticommunisme qui a dominé la culture américaine du xxe siècle. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 

 « Une des implications politiques de l’État islamique (qu’il souhaite) est son comportement sur la scène internationale, celui-ci n’a pas pour principe l’exploitation et le pillage des peuples faibles que pratique la civilisation occidentale, ni l’intérêt réciproque comme le prétend cette même civilisation. Mais la base de ce comportement réside dans la vérité, la justice et l’aide aux opprimés de la Terre entière103 Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Max Weber puis Marcel Gauchet ont parlé de « désenchantement du monde » pour désigner le processus de recul des croyances. Ils semblent s’être trompés, mais peut-on compter sur les financiers qui dirigent le monde pour le réenchanter ? Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les faits sociaux totaux […] [qui] mettent en branle dans certains cas la totalité de la société et ses institutions ». Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’actuel fait radical est planétaire et procède de la reconstruction d’un modèle nouveau avec d’autres solidarités répressives et rigoristes. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « La géopolitique devient inopérante quand elle néglige les invariances religieuses », religion sous sa forme la plus radicale qui aujourd’hui instrumentalise le politique et pas le contraire, qu’elle légitime théologiquement la violence et détermine la géographie de la majorité des crises violentes depuis la fin de la guerre froide : Balkans, Irlande, Chypre, Israël/Palestine, guerre Iran/Irak, guerres sunnites/chiites ; catholiques/protestants au Rwanda et en Irlande, Soudan, etc. La religion est plus qu’un facteur parmi d’autres, plus qu’un « vernis » ou un « masque », Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

La similitude des processus d’émergence de ces radicalismes est troublante, car un certain nombre de principes théologico-politiques les rassemblent : d’abord des reconstructions mythologiques identiques appuyées sur une mythification du passé et un passé victimaire réécrit, une « mytho-histoire », le tout appliqué sur un « mytherritoire » béni par Dieu ou par le passé reconstruit.

Penser comme l’historien et économiste Georges Corm que l’approche par le radicalisme religieux est réductrice de la géopolitique et ne servirait qu’à légitimer la thèse du « choc des civilisations » laisse de côté les radicalismes évangéliques et juifs devenus facteurs de déstabilisation et de blocage dans les relations internationales. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Corm marque sa différence avec le philosophe et historien Leo Strauss en écrivant : « L’instrumentalisation du fait religieux renoue avec la vraie matrice des totalitarismes modernes à savoir les guerres de religion en Europe. » Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le mépris marqué à l’égard de la dimension religieuse est un héritage des sciences sociales de la première moitié du xxe siècle. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Il faut cesser de traiter les religions sous l’angle de la liberté de conscience. Les poussées radicales sont parvenues à déplacer la limite du « dicible » sur le droit des femmes, l’exclusion, la conversion, le blasphème, la laïcité et la tolérance et demain les LGBT. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

L’Occident européen, ivre de sa domination du monde, voyait l’avenir de l’humanité comme le sien : le recul du religieux, les progrès de la démocratie libérale, l’adhésion au « progrès » scientifique, technique et rationaliste. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Le « confessionnalisme » est devenu un critère d’analyse politique même dans les démocraties où les citoyens peuvent se définir par une double appartenance : français musulmans, judéo-américains… Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 « On ne discute pas avec Dieu », d’autant qu’on agit au nom du sien. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Chaque fois qu’on introduit le messianisme en politique, les choses se gâtent. Cela peut mener à la catastrophe. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les analyses sur la mondialisation/globalisation économique laissent de côté les questions culturelles et religieuses. Pourtant l’appartenance à un ensemble religieux, immense sous-groupe humain, semble une réaction à la vision individualiste/consumériste de l’homme occidental. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

Les radicalismes religieux sont aujourd’hui les principaux facteurs de résistance violente à la mondialisation du citoyen consommateur. Il n’y manque que la dimension de la transcendance et du sacré. Avec Dieu on ne discute pas ! Pierre Conessa.

 

 

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