vendredi 4 juin 2021

Critique de la Raison pure, - T – Emmanuel Kant

 

Critique de la Raison pure, - T – Emmanuel Kant



 


 

Ce n’est pas étendre les sciences, mais les dénaturer, que de confondre leurs limites. Or celles de la logique sont déterminées de la manière la plus exacte par cela seul qu’elle est une science qui expose en détail et démontre rigoureusement les règles formelles de toute pensée (que cette pensée soit à priori ou empirique, qu’elle ait telle ou telle origine et tel ou tel objet, et qu’elle rencontre dans notre esprit des obstacles accidentels ou naturels). Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

 

Dépenser inconsidérément son revenu, sans pouvoir discerner ensuite, lorsqu’on se trouve dans l’embarras, quelle partie des recettes peut supporter la dépense et sur quelle partie il faut la restreindre. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Aucune connaissance ne précède donc en nous, dans le temps, l’expérience, et toutes commencent avec elle. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Si donc on conçoit un jugement comme rigoureusement universel, c’est-à-dire comme repoussant toute exception, c’est que ce jugement n’est point dérivé de l’expérience, mais que sa valeur est absolument à priori. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Ces problèmes inévitables{1089} de la raison pure sont Dieu, la liberté et l’immortalité. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Une partie de ces connaissances, les connaissances mathématiques, sont depuis longtemps en possession de la certitude, et font espérer le même succès pour les autres, quoique celles-ci soient peut-être d’une nature toute différente. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Notre penchant à étendre nos connaissances ne connaît plus de bornes. La colombe légère, qui, dans son libre vol, [53]fend l’air dont elle sent la résistance, pourrait s’imaginer qu’elle volerait bien mieux encore dans le vide. C’est ainsi que Platon, quittant le monde sensible, qui renferme l’intelligence dans de si étroites limites, se hasarda, sur les ailes des idées, dans les espaces vides de l’entendement pur. Il ne s’apercevait pas que, malgré tous ses efforts, il ne faisait aucun chemin, parce qu’il n’avait pas de point d’appui où il pût appliquer ses forces pour changer l’entendement de place. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Une grande partie, et peut-être la plus grande partie de l’œuvre de notre raison, consiste dans l’analyse des concepts que nous avons déjà des objets. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

C’est ainsi qu’une sorte de métaphysique se forme réellement chez tous les hommes, dès que leur raison est assez mûre pour s’élever à la spéculation ; cette métaphysique-là a toujours existé et existera toujours. Il y a donc lieu de poser ici cette question : comment la métaphysique est-elle possible à titre de disposition naturelle ? c’est-à-dire comment naissent de la nature de l’intelligence humaine en général ces questions que la raison pure s’adresse et que ses propres besoins la poussent à résoudre aussi bien qu’elle le peut ? Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Comment la métaphysique est-elle possible à titre de science ? Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

La [68]raison est la faculté qui nous fournit les principes de la connaissance à priori. La raison pure est donc celle qui contient les principes au moyen desquels nous connaissons quelque chose absolument à priori. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

C’est donc au moyen de la sensibilité que les objets nous sont donnés, et elle seule [74]nous fournit des intuitions ; mais c’est par l’entendement qu’ils sont pensés, et c’est de lui que sortent les concepts{1107}. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

L’espace n’est autre chose que la forme de tous les phénomènes des sens extérieurs, c’est-à-dire la seule condition subjective de la sensibilité sous laquelle soit possible pour nous une intuition extérieure. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Ce que nous nommons objets extérieurs consiste dans de simples représentations de notre sensibilité. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Le temps n’est pas un concept empirique ou qui dérive de quelque expérience. En effet, la simultanéité ou la succession ne tomberaient pas elles-mêmes sous [86]notre perception, si la représentation du temps ne lui servait à priori de fondement. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Le temps n’est autre chose que la forme du sens interne, c’est-à-dire de l’intuition de nous-mêmes et de notre état intérieur. En effet, il ne peut être une détermination des phénomènes extérieurs : il n’appartient ni à la figure, ni à la position, etc.; mais il détermine lui-même le rapport des représentations dans notre état intérieur. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Le temps n’est donc autre chose qu’une condition subjective de notre (humaine) intuition (laquelle est toujours sensible, c’est-à-dire ne se produit qu’autant que nous sommes affectés par des objets) ; en lui-même, en dehors du sujet, il n’est rien. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Cette théorie qui attribue au temps une réalité empirique, mais qui lui refuse la réalité absolue et transcendentale. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Si l’on retranche de cette intuition la condition particulière de notre sensibilité, alors le concept du temps disparaît aussi, car il n’est point inhérent aux choses mêmes, mais seulement au sujet qui les perçoit. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Le phénomène doit toujours être envisagé sous deux points de vue : l’un, où l’objet est considéré en lui-même (indépendamment de la manière dont nous l’apercevons, mais où par cela même sa nature reste toujours pour nous [94]problématique) ; l’autre, où l’on a égard à la forme de l’intuition de cet objet, laquelle doit être cherchée dans le sujet auquel l’objet apparaît, non dans l’objet lui-même, mais n’en appartient pas moins réellement et nécessairement au phénomène qui manifeste cet objet{1122}. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Or, dans l’espace considéré en soi, il n’y a rien de mobile ; il faut donc que le mobile soit quelque chose que l’expérience seule peut trouver dans l’espace, par conséquent une donnée empirique{1124}. L’esthétique transcendentale ne saurait non plus compter parmi des données à priori le concept du changement, car ce n’est pas le temps lui-même qui change, mais quelque chose qui est dans le temps. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Toutes nos intuitions ne sont autre chose que des représentations de phénomènes. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Quand même nous pourrions porter notre intuition à son plus haut degré de clarté, nous n’en ferions point un pas de plus vers la connaissance de la nature même des objets. Car en tous cas nous ne connaîtrions parfaitement que notre mode d’intuition, c’est-à-dire notre sensibilité, toujours soumise aux conditions d’espace et de temps originairement inhérentes au sujet ; quant à savoir ce que sont les objets en soi, c’est ce qui nous est impossible même avec la connaissance la plus claire de leurs phénomènes, seule chose qui nous soit donnée. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Peut être, comme représentation, antérieur à tout acte de penser quelque chose, est l’intuition. Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Notre connaissance dérive de deux sources, dont la première est la capacité de recevoir des représentations (la réceptivité des impressions), et la seconde, la faculté de connaître un objet au moyen de ces représentations (la spontanéité des concepts). Par la première un objet nous est donné ; par la seconde, il est pensé dans son rapport à cette représentation (considérée comme simple détermination de l’esprit). . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Intuition et concepts, tels sont donc les éléments de toute notre connaissance, de telle [111]sorte que ni les concepts sans une intuition qui leur corresponde de quelque manière, ni l’intuition sans les concepts ne peuvent fournir une connaissance. . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

La sensation est la matière de la connaissance sensible. L’intuition pure ne contient que la forme sous laquelle quelque chose est perçu ; et le concept pur, que la forme de la pensée d’un objet en général. Les intuitions et les concepts purs ne sont possibles qu’à priori ; les empiriques ne le sont qu’à posteriori. . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Sans la sensibilité, nul objet ne nous serait donné ; sans l’entendement, nul ne serait pensé. Des pensées sans matière sont vides ; des intuitions sans concepts sont aveugles. Aussi est-il tout aussi nécessaire de rendre sensibles les concepts (c’est-à-dire d’y joindre un objet donné dans l’intuition), que de rendre intelligibles les intuitions (c’est-à-dire de les ramener à des concepts). . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

L’entendement ne peut rien percevoir, ni les sens [112]rien penser. La connaissance ne peut résulter que de leur union. . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

Comme logique pure, elle n’a point de principes empiriques ; par conséquent (bien qu’on se persuade parfois le contraire) elle ne tire rien de la psychologie, qui ne saurait avoir aucune influence sur le canon de l’entendement. Elle est une doctrine démontrée, et tout y doit être parfaitement certain à priori. . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

La morale pure, qui contient uniquement les lois morales nécessaires d’une volonté libre en général, et l’éthique{1141} proprement dite qui examine ces lois par rapport aux obstacles qu’elles rencontrent dans les sentiments, les inclinations et les passions auxquelles les hommes sont plus ou moins soumis. . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

 

La vérité est l’accord de la connaissance avec son objet, . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant

La dialectique, qu’elle n’était autre chose pour eux que la logique de l’apparence. C’était en effet un art sophistique dont on se servait pour donner à son ignorance ou même à ses artifices calculés{1143} la couleur de la vérité, de manière à imiter cette méthode de solidité{1144} que prescrit la logique en général et à en mettre la topique à contribution pour faire passer les plus vaines allégations.

Mais, comme il est très-attrayant de se servir de ces connaissances et de ces principes purs de l’entendement sans tenir compte de l’expérience, ou même en sortant des limites de l’expérience, qui seule peut nous fournir la matière (les objets) où s’appliquent ces concepts purs, l’esprit court le risque de faire, à l’aide de vains raisonnements, un usage matériel des principes simplement formels de l’entendement pur, et de prononcer indistinctement sur des objets qui ne nous sont pas donnés et qui peut-être ne peuvent l’être d’aucune manière. . Critique de la Raison pure, Emmanuel Kant


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